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Pourquoi autant de démissions ?

Nous assistons aujourd'hui à un phénomène sans précédent sur le marché du travail : la "Grande Démission". Ce mouvement massif de départs volontaires transcende les secteurs, les générations et les niveaux hiérarchiques. Selon les données du Bureau of Labor Statistics, plus de 47 millions d'Américains ont quitté volontairement leur emploi en 2021, établissant un record historique. En France, cette tendance s'est également manifestée avec une augmentation de 20% des démissions par rapport à la période pré-pandémique.


Mais que se cache-t-il vraiment derrière ces chiffres impressionnants ? Au-delà des explications superficielles souvent évoquées comme la recherche de meilleurs salaires ou l'impact de la pandémie, nous découvrons que les véritables raisons sont bien plus profondes. Elles touchent à notre quête d'identité, à notre besoin fondamental de sens et à notre désir de réalisation authentique.


Dans cet article, nous explorerons les causes profondes de cette vague de démissions sans précédent et ce qu'elle révèle sur notre rapport au travail dans la société contemporaine.

Qu'est-ce que réellement la "Grande Démission" ?

La "Grande Démission" désigne bien plus qu'une simple augmentation statistique des départs volontaires dans les entreprises. Elle représente un véritable éveil des consciences face à une organisation du travail qui ne permet plus aux individus de s'épanouir véritablement.


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce phénomène ne touche pas uniquement les jeunes générations souvent qualifiées d'instables ou d'exigeantes. Une étude de McKinsey & Company révèle que cette vague de démissions affecte toutes les tranches d'âge, y compris les cadres supérieurs et les professionnels établis depuis longtemps dans leur carrière. Ce constat nous invite à dépasser les clichés générationnels pour comprendre les mécanismes plus profonds à l'œuvre.


Ce que nous observons n'est pas simplement une recherche de meilleures conditions matérielles, mais une remise en question fondamentale du rôle du travail dans nos vies. Les personnes qui démissionnent aujourd'hui ne cherchent pas seulement un autre emploi ; elles aspirent à une transformation profonde de leur rapport au travail, à une activité qui résonne avec leur être véritable.


Le travail moderne ne répond plus à notre besoin fondamental de sens

Le monde professionnel tel qu'il est structuré aujourd'hui nous pousse souvent à adopter des rôles qui ne sont pas en accord avec notre nature profonde. Dans de nombreuses entreprises, nous constatons que les employés sont considérés comme des ressources interchangeables, devant s'adapter à des fonctions standardisées qui ne tiennent pas compte de leur singularité.


Prenons l'exemple de Marie, directrice marketing dans une grande entreprise. Sur le papier, elle a "réussi" : un poste à responsabilité, un salaire confortable, une équipe à gérer. Pourtant, chaque jour, elle ressent ce décalage entre ce qu'elle fait et ce qu'elle est vraiment. Les réunions stratégiques, les tableaux de performance, les objectifs trimestriels occupent ses journées sans jamais nourrir ce besoin profond de créer du sens. Comment expliquer ce malaise persistant malgré les signes extérieurs de réussite ?


Cette standardisation des postes va à l'encontre de notre besoin fondamental de nous sentir uniques et de contribuer au monde d'une façon qui nous est propre. Chaque individu possède une zone de génie particulière, une manière d'agir singulière qui, lorsqu'elle n'est pas sollicitée, crée un sentiment profond d'inadéquation.


Le philosophe Albert Camus écrivait : "Sans travail, toute vie pourrit. Mais sous un travail sans âme, la vie étouffe et meurt." Cette citation illustre parfaitement ce que vivent de nombreux salariés aujourd'hui. Ce n'est pas le travail en lui-même qui pose problème, mais le fait qu'il ne permette pas d'exprimer ce qui fait notre singularité, notre "âme" professionnelle.


Le décalage grandissant entre notre identité profonde et nos rôles professionnels

De nombreux salariés démissionnent parce qu'ils prennent conscience du fossé qui s'est creusé entre qui ils sont vraiment et ce qu'ils font au quotidien. Ce décalage devient particulièrement évident à certaines périodes charnières de la vie, notamment après 40 ans, lorsque les questions existentielles deviennent plus pressantes.


Avez-vous déjà ressenti cette impression étrange de jouer un rôle, de porter un masque en arrivant au bureau ? Cette sensation que la personne qui badge le matin n'est pas tout à fait la même que celle qui existe en dehors des heures de travail ? Ce sentiment, loin d'être anodin, révèle un problème fondamental dans notre rapport au travail.


Notre véritable identité se définit avant tout par nos actions, par la manière unique dont nous transformons la réalité qui nous entoure. Lorsque nos actions quotidiennes au travail ne reflètent pas notre manière naturelle d'agir, nous perdons progressivement le contact avec notre essence profonde.


Ce phénomène explique pourquoi tant de professionnels accomplissent leur travail de manière compétente, obtiennent des évaluations positives, mais ressentent pourtant un vide intérieur grandissant. Ils suivent un chemin qui n'est pas véritablement le leur, répondent à des attentes qui ne correspondent pas à leur nature profonde.


La psychologue Amy Wrzesniewski a étudié ce phénomène à travers le concept d'orientation professionnelle. Ses recherches montrent que les personnes qui considèrent leur travail comme une "vocation" plutôt que comme un simple "emploi" ou une "carrière" éprouvent un bien-être significativement supérieur. La vocation se caractérise par un alignement entre l'activité professionnelle et ce qui nous anime profondément, notre raison d'être.


La quête de légitimité : un moteur puissant de changement professionnel

Une autre cause profonde de ces démissions massives réside dans notre besoin fondamental de nous sentir légitimes dans notre rôle professionnel. La légitimité va bien au-delà des diplômes ou des compétences acquises consciemment; elle touche à cette sensation d'être "taillés sur mesure" pour une fonction particulière.


Cette légitimité s'enracine profondément dans notre histoire personnelle, particulièrement dans les expériences formatrices vécues entre 0 et 16 ans. Ces expériences, tant heureuses que malheureuses, façonnent littéralement notre cerveau, créent des chemins neuronaux spécifiques et développent des aptitudes uniques qui nous prédisposent naturellement à certains types d'actions.


Imaginez un instant un musicien virtuose qui serait contraint de travailler comme comptable. Même s'il parvient à acquérir les compétences nécessaires pour effectuer son travail correctement, chaque jour passé loin de sa véritable nature crée une dissonance intérieure. Ce n'est pas seulement le plaisir de jouer qui lui manque, mais la possibilité d'exprimer ce qui le rend véritablement unique, ce pour quoi il est naturellement doué.


Cette sensation d'illégitimité se manifeste souvent par des signes concrets : un effort considérable pour des résultats moyens, une fatigue disproportionnée par rapport aux tâches accomplies, une difficulté à ressentir de la satisfaction malgré les réussites objectives. Avez-vous déjà observé comment certaines personnes semblent accomplir sans effort ce qui vous demande une concentration et une énergie considérables ? Cette différence n'est pas due au hasard, mais à cet alignement profond entre la nature intrinsèque d'une personne et l'activité qu'elle exerce.


Les démissions actuelles traduisent ce besoin vital de retrouver un sentiment d'authenticité, d'exercer une activité qui nous correspond naturellement, où notre singularité devient une force plutôt qu'un obstacle à adapter constamment.


L'aspiration à trouver sa juste place dans un monde en mutation

La vague de démissions que nous observons reflète également notre désir profond de trouver notre "juste place" dans le monde. Cette notion de juste place dépasse largement le simple positionnement professionnel; elle concerne l'environnement global qui permet l'émergence et l'expression de notre potentiel unique.


Ce sentiment de juste place se manifeste par des signes révélateurs: une sensation de fluidité dans l'action, une impression que le temps s'écoule différemment lorsque nous sommes absorbés dans notre activité, une capacité à créer des solutions originales sans effort apparent. C'est ce que le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi a nommé l'état de "flow" - cette expérience optimale où nous sommes complètement immergés dans ce que nous faisons, avec un sentiment d'aisance et de clarté.


Dans un contexte professionnel inadapté, nous ressentons constamment une friction intérieure, comme si nous ramions à contre-courant. Les tâches les plus simples deviennent épuisantes car elles ne correspondent pas à notre manière naturelle de fonctionner. Combien de fois avez-vous entendu des collègues dire: "Je ne sais pas pourquoi, mais ces réunions me vident complètement" ou "J'ai l'impression de devoir me forcer pour correspondre à ce qu'on attend de moi"?


Les organisations traditionnelles, avec leurs structures hiérarchiques rigides et leurs définitions de poste standardisées, laissent peu de place à cette singularité. Elles proposent souvent des cases prédéfinies dans lesquelles nous devons nous insérer, plutôt que de créer des environnements adaptés aux talents uniques de chacun.


C'est pourquoi de nombreux démissionnaires se tournent vers l'entrepreneuriat, le freelance ou des organisations alternatives qui permettent davantage de flexibilité dans la définition des rôles. Ils cherchent à créer ou à rejoindre des contextes professionnels qui respectent leur nature profonde et leur permettent d'apporter leur contribution unique au monde.


Le stress chronique : symptôme d'un désalignement profond

Le phénomène de démission massive s'explique également par les conséquences physiques et psychologiques d'un travail en désaccord avec notre nature profonde. Le stress chronique que nous observons dans le monde professionnel n'est pas simplement dû à la charge de travail, mais souvent à cette dissonance intérieure.


Lorsque nous agissons constamment d'une manière qui ne correspond pas à notre fonctionnement naturel, notre corps et notre esprit nous envoient des signaux d'alerte: troubles du sommeil, fatigue persistante, irritabilité, difficultés de concentration. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le stress lié au travail est devenu l'une des principales causes d'absentéisme et de problèmes de santé dans les pays développés.


Ce stress chronique diffère du stress ponctuel qui peut être stimulant et mobilisateur. Il s'installe insidieusement, créant un état de tension permanente qui érode progressivement notre bien-être et notre santé. C'est ce que le neuropsychiatre David Servan-Schreiber appelait "le stress du singe en cage" - cette situation où un être vivant est contraint d'adopter des comportements contraires à sa nature profonde.


De nombreux professionnels prennent conscience de ce phénomène après un épisode d'épuisement professionnel ou un problème de santé qui les force à s'arrêter et à reconsidérer leurs choix. La pandémie a joué un rôle d'accélérateur dans cette prise de conscience, offrant un temps de recul et de réflexion inédit sur le sens de notre engagement professionnel.


Vers une réinvention de notre rapport au travail

Face à ces démissions massives, il devient essentiel de repenser notre approche du développement professionnel. Les méthodes traditionnelles d'orientation, souvent basées sur l'adéquation entre compétences techniques et besoins du marché, montrent aujourd'hui leurs limites. Elles ne prennent pas suffisamment en compte cette dimension fondamentale de singularité et d'alignement avec notre nature profonde.


Pour retrouver un rapport harmonieux au travail, plusieurs pistes s'offrent à nous:



C'est dans cette optique que le bilan de compétences prend tout son sens, non pas comme un simple inventaire de savoir-faire, mais comme une exploration profonde de votre identité professionnelle. Un bilan qui va au-delà des aptitudes visibles pour révéler votre mode de fonctionnement unique, cette manière singulière d'agir qui vous distingue et vous permet d'exceller naturellement.


Le Bilan d'Excellence proposé par notre équipe va encore plus loin que les bilans classiques en utilisant la méthode MO2I (Mode Opératoire Identitaire et Itératif), un outil de connaissance de soi qui ne vous enferme dans aucune case préétablie et vous permet d'identifier votre zone de génie unique et irremplaçable.


Conclusion

La vague de démissions que nous observons révèle une transformation profonde de notre rapport au travail. Au-delà des revendications matérielles, elle exprime une aspiration fondamentale à l'authenticité, à l'alignement entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. Elle nous invite à concevoir le développement professionnel non plus comme une adaptation aux exigences du marché, mais comme la découverte et l'expression de notre singularité.


Dans cette perspective, le travail n'est plus seulement un moyen de subsistance ou de progression sociale, mais un espace d'épanouissement et de contribution unique au monde. Une invitation à repenser nos organisations, nos parcours et nos choix, pour créer des environnements professionnels qui célèbrent et nourrissent ce qui fait de chacun d'entre nous un être irremplaçable.


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