
3 bienfaits du travail sur ses émotion
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Négliger le travail sur nos émotions peut nous maintenir dans un état de confusion intérieure persistant.
Cette négligence affecte profondément notre capacité à nous comprendre, à faire des choix alignés avec notre nature profonde et à trouver notre juste place dans le monde.
Une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology révèle que les personnes qui évitent de traiter leurs mouvements émotionnels présentent un niveau d'indécision 40% plus élevé face aux choix importants de leur vie.
Dans cet article, nous explorons les conséquences souvent invisibles mais profondément destructrices d'un manque de travail émotionnel et comment cette négligence peut nous maintenir prisonniers de schémas limitants.
Le terme "émotion" vient du latin "ex-movere", signifiant littéralement "mettre en mouvement vers l'extérieur". Cette étymologie révèle une vérité fondamentale souvent négligée : nos émotions ne sont pas des obstacles à surmonter ou des faiblesses à contrôler. Elles sont des forces vitales destinées à nous mettre en mouvement dans le monde.
Contrairement à une idée répandue, le travail émotionnel ne consiste pas à supprimer ce que nous ressentons ni à maintenir artificiellement un état de calme permanent. À l'image des mouvements marins, nos émotions suivent un flux et reflux naturel qu'il serait contre-productif de combattre.
Les neuroscientifiques ont démontré que tenter de réprimer une émotion active davantage l'amygdale, intensifiant paradoxalement ce que nous cherchons à éviter. Le véritable travail émotionnel consiste plutôt à développer une relation consciente avec nos mouvements intérieurs, à les accueillir comme des messagers porteurs d'informations précieuses sur nos besoins profonds.
Prenons l'exemple de Marie, cadre dirigeante qui ressentait une anxiété croissante avant chaque réunion importante. Plutôt que de tenter de supprimer cette anxiété par diverses techniques, elle a choisi d'explorer ce que cette émotion cherchait à lui communiquer. Cette démarche lui a permis de découvrir un besoin profond d'authenticité que son poste actuel ne lui permettait pas d'exprimer.
Le travail sur les émotions implique donc d'abord une posture d'accueil et d'écoute, puis une "remontée en signification" : comprendre ce que nos mouvements intérieurs nous révèlent sur notre nature profonde et nos aspirations véritables.
Sans travail émotionnel approfondi, l'indécision s'installe comme un brouillard persistant qui obscurcit notre vision intérieure. Cette confusion ne se limite pas aux grandes décisions de carrière – elle infiltre progressivement tous les aspects de notre vie quotidienne.
Vous est-il déjà arrivé de passer des heures à comparer des offres d'emploi sans parvenir à déterminer laquelle vous convient réellement ? Ou peut-être avez-vous accumulé les formations et certifications sans jamais ressentir de véritable satisfaction ? Ces situations illustrent parfaitement le phénomène du brouillard décisionnel.
Ce que nous ne réalisons pas souvent, c'est que cette paralysie n'est pas due à un manque d'informations externes. Des études en psychologie cognitive montrent que l'ajout de nouvelles options ou informations tend même à aggraver ce syndrome d'indécision plutôt qu'à le résoudre. La véritable source du problème réside dans notre déconnexion de notre boussole intérieure.
Lorsque nous négligeons le travail émotionnel, nos décisions deviennent progressivement déracinées de notre nature profonde. Nous nous retrouvons alors à naviguer à vue, influencés par des critères extérieurs comme le prestige social, la sécurité financière ou les attentes de notre entourage.
Cette déconnexion explique pourquoi tant de personnes en reconversion professionnelle se retrouvent dans un cycle frustrant : elles consultent frénétiquement des offres d'emploi, passent des tests de personnalité, demandent conseil à leur entourage... sans jamais trouver de réponse satisfaisante. Car ce n'est pas dans le monde extérieur que se trouve la solution, mais dans leur monde intérieur qu'elles négligent d'explorer.
Pour sortir de cette indécision chronique, il devient essentiel d'apprendre à distinguer nos désirs superficiels (souvent dictés par notre environnement social) de nos aspirations profondes, enracinées dans notre nature singulière. Cette distinction ne peut s'opérer qu'à travers un travail émotionnel authentique qui nous reconnecte à notre vérité intérieure.
Le manque de travail sur nos émotions crée un terrain fertile pour les conflits intérieurs chroniques. Ces tensions non résolues entre différentes parties de nous-mêmes se manifestent par un sentiment constant de tiraillement qui peut sembler inexplicable.
D'un côté, une partie de nous aspire à l'épanouissement, à l'expression authentique, à une vie alignée avec nos valeurs profondes. De l'autre, une partie plus craintive cherche la sécurité, l'approbation sociale, le maintien du statu quo. En l'absence d'un travail émotionnel adéquat, ces forces contradictoires restent dans une opposition stérile, consommant notre énergie vitale dans un combat intérieur sans issue.
Les neurosciences nous éclairent sur les conséquences physiologiques de ce conflit permanent. Notre système nerveux sympathique (réponse au danger) reste constamment activé, maintenant notre corps dans un état d'alerte qui devrait normalement être temporaire. Les symptômes physiques ne tardent pas à apparaître : muscles tendus, difficultés d'endormissement, maux de tête persistants, fatigue chronique.
Prenons l'exemple de Thomas, ingénieur de 42 ans. Extérieurement, sa carrière semblait parfaitement réussie – poste prestigieux, rémunération confortable, reconnaissance professionnelle. Pourtant, il souffrait d'insomnies persistantes et de crises d'angoisse inexpliquées. En explorant ses émotions, il a découvert un conflit profond entre son besoin d'expression créative et le chemin rationnel qu'il avait emprunté par sécurité. Son corps manifestait physiquement cette tension que son esprit refusait de reconnaître.
Ce stress permanent nous maintient dans un état de survie plutôt que d'épanouissement. Notre cerveau, constamment en alerte, perd sa capacité à accéder aux zones responsables de la créativité et de la vision à long terme. Les neuroscientifiques ont observé que l'activation prolongée du cortisol (hormone du stress) réduit l'activité du cortex préfrontal, siège de nos fonctions cognitives supérieures. Nous devenons alors prisonniers d'une vision à court terme, incapables de percevoir la globalité de notre parcours de vie.
Cette situation est particulièrement douloureuse pour les personnes qui sentent au fond d'elles qu'elles ne sont pas à leur juste place professionnellement. Elles vivent avec cette contradiction permanente : continuer dans une voie qui ne leur correspond pas pour des raisons de sécurité financière ou d'approbation sociale, ou risquer le changement vers l'inconnu.
Pour résoudre ces conflits intérieurs, nous devons d'abord les reconnaître sans jugement. Comme le disait Carl Jung : "Ce à quoi vous résistez persiste, ce que vous acceptez se transforme." La première étape consiste donc à identifier les différentes parties de nous qui s'opposent et à comprendre leurs intentions positives sous-jacentes. Car même nos résistances au changement ont une fonction protectrice qu'il est important d'honorer avant de pouvoir évoluer.
Le troisième effet pernicieux d'un manque de travail sur nos émotions est peut-être le plus dommageable : la perte de contact avec notre identité véritable. Cette déconnexion nous amène à construire notre vie professionnelle sur des fondations fragiles - désirs passagers, attentes externes ou simples opportunités - plutôt que sur notre essence profonde.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, notre identité ne se définit pas par notre nom, notre âge, notre métier ou notre situation sociale. Ces éléments superficiels ne sont que des étiquettes temporaires qui peuvent changer au cours de notre existence. Ce qui nous définit véritablement, ce sont nos actions, notre manière singulière de transformer le monde qui nous entoure.
Avez-vous déjà observé comment certaines personnes semblent naturellement douées pour résoudre des problèmes complexes, tandis que d'autres excellent dans l'art de créer des liens entre les êtres ? Ces talents ne sont pas le fruit du hasard ni uniquement d'un apprentissage conscient. Ils se sont développés à travers nos expériences de vie, particulièrement durant l'enfance et l'adolescence.
Le neuropsychologue Boris Cyrulnik explique comment les expériences précoces, qu'elles soient heureuses ou douloureuses, façonnent des chemins neuronaux spécifiques dans notre cerveau. Entre 0 et 16 ans, nos neurones créent des connexions privilégiées qui déterminent notre façon unique d'interagir avec le monde. Ce processus inconscient forge en nous une manière d'agir singulière, comparable à une empreinte digitale.
Quand nous négligeons le travail émotionnel nécessaire pour découvrir cette singularité, nous risquons de passer à côté de notre vocation véritable. Nous pouvons alors multiplier les formations, les métiers et les projets sans jamais ressentir cette plénitude qui caractérise l'alignement avec notre nature profonde. Comme un arbre planté dans un sol inadapté, nous nous épuisons à essayer de produire des fruits dans un environnement qui ne correspond pas à notre type spécifique.
Cette déconnexion explique pourquoi certaines personnes, malgré un succès apparent, continuent de se sentir vides et insatisfaites. Prenons l'exemple de Steve Jobs qui, après avoir été évincé d'Apple, a traversé une période de profonde remise en question. Cette crise lui a permis de reconnecter avec sa passion fondamentale : créer des produits à l'intersection de la technologie et des arts. Cette redécouverte de son identité profonde a été le catalyseur de son retour triomphal et des innovations qui ont suivi.
Pour retrouver cette connexion à notre identité véritable, nous devons apprendre à distinguer nos désirs superficiels (souvent influencés par notre environnement social) de nos aspirations profondes, ancrées dans notre nature singulière. Cela implique d'observer attentivement les activités qui nous procurent un sentiment de fluidité et d'aisance naturelle, plutôt que celles qui nous demandent un effort constant.
Heureusement, il existe des moyens de retrouver cette clarté intérieure si précieuse. Le travail émotionnel authentique nous permet de dissiper le brouillard décisionnel, d'apaiser les conflits internes et de renouer avec notre identité véritable.
Ce travail ne consiste pas uniquement à appliquer des techniques de gestion du stress comme la méditation ou la cohérence cardiaque (bien que ces pratiques soient utiles). Il s'agit plutôt d'une exploration profonde de notre intériorité pour identifier les parties contradictoires qui nous empêchent de passer à l'action et de réaliser ce que nous sommes véritablement appelés à accomplir.
La clé réside dans ce que les psychologues appellent la "remontée en signification" : comprendre en quoi nos difficultés et nos souffrances font sens dans notre parcours de vie. Cette compréhension nous libère des doutes, des peurs et des questionnements récurrents qui nous maintiennent dans une boucle génératrice de stress permanent.
Pour initier ce processus, vous pouvez commencer par observer attentivement les moments de votre vie où vous vous êtes senti particulièrement vivant et en harmonie avec vous-même. Quelles activités vous procurent cette sensation de fluidité où le temps semble s'arrêter ? Dans quelles circonstances avez-vous l'impression d'apporter une contribution unique que personne d'autre ne pourrait offrir de la même manière ?
Il peut également être révélateur d'identifier les situations qui déclenchent en vous une réaction émotionnelle forte et une envie irrésistible d'intervenir. Ces "déclencheurs" sont souvent liés à des expériences formatrices de votre enfance et révèlent des aspects essentiels de votre identité profonde.
Un autre exercice puissant consiste à demander à votre entourage de confiance ce qu'ils perçoivent comme votre talent naturel. Paradoxalement, nous avons souvent tendance à banaliser nos dons les plus précieux, précisément parce qu'ils nous semblent si naturels que nous supposons que tout le monde les possède. Un regard extérieur peut nous aider à reconnaître notre unicité.
Face aux défis complexes de la reconversion professionnelle, un accompagnement structuré peut faire toute la différence. Les bilans de compétences traditionnels se concentrent généralement sur l'identification de vos savoir-faire techniques et de vos aptitudes professionnelles. Bien que ces informations soient utiles, elles ne suffisent pas à garantir un épanouissement durable dans votre nouvelle carrière.
Ce qui manque souvent dans ces approches, c'est une exploration approfondie de cette zone de génie singulière que vous portez en vous - cette manière d'agir dans laquelle vous excellez naturellement, avec fluidité et sans effort. Cette "excellence naturelle" ne se résume pas à une liste de compétences qui peuvent s'acquérir par l'apprentissage. Elle correspond à un mode opératoire unique, façonné par vos expériences de vie, qui s'exprime à travers toutes vos actions comme une signature personnelle.
C'est précisément pour répondre à ce besoin d'alignement profond que nous avons développé la méthode MO2I (Mode Opératoire Identitaire et Itératif). Cette approche permet d'identifier votre zone de génie unique - cette Excellence d'Action dans laquelle vous excellez naturellement. Le Bilan d'Excellence, qui s'appuie sur cette méthode, va bien au-delà des bilans de compétences traditionnels en vous permettant de découvrir ce qui vous rend véritablement unique et irremplaçable, pour construire un projet professionnel parfaitement aligné avec votre nature profonde.
Travailler sur nos émotions n'est pas un luxe ou une démarche facultative - c'est une nécessité pour quiconque aspire à une vie professionnelle authentique et épanouissante. Ce travail nous reconnecte à notre boussole intérieure, dissipe le brouillard décisionnel et nous révèle notre singularité dans un monde qui tend à standardiser nos parcours.
La question n'est plus de savoir si nous devons entreprendre ce voyage intérieur, mais plutôt comment l'aborder avec les outils adaptés à notre nature unique. Car c'est dans cette singularité, trop souvent négligée, que réside notre plus grande force et notre contribution la plus précieuse au monde.