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4 erreurs à éviter lorsqu'on tente d'interpréter les résultats du test des big five

Dans notre quête de mieux nous connaître et de trouver notre voie professionnelle, nous sommes nombreux à nous tourner vers des outils de connaissance de soi comme le test des Big Five.


Ce modèle de personnalité, largement utilisé dans le monde académique et professionnel, promet de nous éclairer sur nos traits dominants et, par extension, sur nos orientations professionnelles idéales.


Pourtant, malgré sa popularité et sa validité scientifique relative, l'interprétation des résultats du test des Big Five peut nous induire en erreur si nous n'adoptons pas une approche nuancée.


Une étude publiée en 2022 dans le Journal of Personality Assessment a d'ailleurs révélé que 68% des personnes ayant passé ce test tendent à sur-interpréter leurs résultats, les considérant comme une "vérité définitive" sur leur identité professionnelle.


Dans cet article, nous allons explorer les quatre erreurs les plus courantes commises lors de l'interprétation des résultats du test des Big Five, et comment les éviter pour une quête de sens professionnel plus authentique et alignée avec qui vous êtes vraiment.

Qu'est-ce que réellement le test des Big Five et ses limites fondamentales?

Le test des Big Five n'est pas un simple questionnaire de personnalité comme on peut en trouver dans les magazines. Il s'agit d'un modèle psychométrique robuste qui évalue cinq dimensions fondamentales de la personnalité : l'Ouverture à l'expérience, la Conscienciosité, l'Extraversion, l'Agréabilité et le Névrosisme (souvent rebaptisé Stabilité émotionnelle).


Développé à partir de décennies de recherches en psychologie, ce test a gagné en crédibilité dans les années 1980 et 1990 lorsque les chercheurs ont constaté que ces cinq traits semblaient universels à travers les cultures. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises l'utilisent dans leurs processus de recrutement, tandis que les conseillers d'orientation s'en servent pour guider les personnes en quête de reconversion.


Cependant, malgré sa validité scientifique, le test présente des limites fondamentales. En réalité, aucun test standardisé ne peut capturer pleinement la complexité et la richesse de l'identité humaine.


Prenons l'exemple de Leonard de Vinci. Si ce génie de la Renaissance avait passé le test des Big Five, il aurait probablement obtenu un score élevé en Ouverture à l'expérience. Mais ce résultat aurait-il vraiment expliqué sa curiosité insatiable, sa capacité à voir des connexions invisibles au commun des mortels, ou sa manière unique d'observer le monde? Certainement pas.


Une méta-analyse publiée dans Psychological Bulletin a d'ailleurs montré que les traits de personnalité mesurés par le Big Five n'expliquent qu'environ 15% de la variance dans les performances professionnelles. Ce chiffre nous invite à considérer ce test comme un outil parmi d'autres, et non comme une boussole infaillible.


Erreur n°1: Considérer les résultats comme une définition fixe de votre identité professionnelle

"Je suis fortement extraverti, donc je devrais absolument travailler dans la vente ou les relations publiques." Cette affirmation illustre parfaitement la première erreur courante: confondre un trait de personnalité avec une identité professionnelle complète.


Les résultats du test des Big Five sont une photographie de certains aspects de votre personnalité à un moment donné. Ils ne constituent pas une définition fixe et immuable de qui vous êtes professionnellement. La personnalité humaine est bien plus fluide et complexe que cinq dimensions, aussi scientifiquement validées soient-elles.


De plus, les traits de personnalité ne sont qu'une partie de l'équation de votre identité professionnelle. Votre histoire personnelle, vos expériences formatrices, vos aptitudes naturelles et votre sensibilité unique jouent un rôle tout aussi important - sinon plus - dans la définition de votre vocation.


Imaginez une personne qui obtient un score modéré en Extraversion. Les interprétations standard pourraient suggérer qu'elle conviendrait à des rôles ni trop solitaires, ni trop sociaux. Mais cette lecture ignore complètement sa manière unique d'interagir avec le monde, qui pourrait être extraordinairement efficace dans certains contextes spécifiques.


Par exemple, Marie Curie était connue pour sa réserve et son introversion, traits qui auraient pu la diriger vers des postes éloignés de toute collaboration. Pourtant, c'est précisément sa manière singulière d'observer, d'analyser et de persévérer qui lui a permis de réaliser des découvertes révolutionnaires dans un contexte collaboratif.


Pour éviter cette erreur, considérez vos résultats au test des Big Five comme un point de départ pour la réflexion, non comme une conclusion. Posez-vous plutôt ces questions: "Dans quelles circonstances ai-je ressenti un sentiment de fluidité et d'aisance naturelle dans mon travail? Quand ai-je eu l'impression d'exceller sans effort particulier?"


Erreur n°2: Ignorer la dimension inconsciente de votre excellence naturelle

Voici peut-être l'erreur la plus subtile et pourtant la plus significative: croire que des questions conscientes peuvent révéler notre excellence inconsciente.


Le test des Big Five, comme tous les questionnaires de personnalité, repose sur l'auto-évaluation consciente. Vous répondez à des questions en vous basant sur ce que vous pensez savoir de vous-même. Mais que se passe-t-il si votre plus grand talent, votre zone de génie unique, opère de façon si naturelle et automatique que vous n'en avez même pas conscience?


Cette excellence naturelle s'est souvent développée très tôt dans votre vie, entre 0 et 16 ans, façonnée par vos expériences formatrices. Elle est devenue si intégrée à votre fonctionnement qu'elle échappe à votre radar conscient.


Prenons un exemple concret: un cadre dirigeant que nous avons accompagné avait obtenu des scores moyens en Conscienciosité dans le test des Big Five. Pourtant, lorsque nous avons analysé ses expériences professionnelles réussies, nous avons découvert qu'il possédait une capacité extraordinaire à identifier les incohérences dans des systèmes complexes - une forme de conscienciosité très spécifique et unique qui ne correspondait pas aux questions standardisées du test.

Cette capacité complexe s'était développée suite à des expériences d'enfance où il avait dû naviguer dans des environnements imprévisibles, mais le test standard ne pouvait pas capturer cette forme d'intelligence si particulière.


C'est l'une des raisons pour lesquelles de nombreuses personnes se sentent désorientées après avoir reçu leurs résultats: "Ça me ressemble, mais en même temps, je ne m'y retrouve pas complètement." Cette sensation de décalage n'est pas un défaut de votre perception, mais plutôt une intuition juste que votre singularité échappe aux catégories préétablies.


Pour dépasser cette limitation, complétez votre exploration par une réflexion sur des moments où vous avez excellé naturellement. Quelles sont les situations où vous avez résolu des problèmes avec une aisance déconcertante? Dans quelles circonstances avez-vous apporté une contribution que personne d'autre ne semblait capable d'offrir?


Erreur n°3: Faire reposer ses choix professionnels uniquement sur les résultats du test

"D'après mes résultats, je suis peu ouvert à l'expérience, donc je devrais éviter les carrières créatives."


Voilà un exemple typique de raisonnement restrictif basé sur les résultats du test des Big Five. Cette approche est problématique pour plusieurs raisons fondamentales.


Premièrement, elle confond corrélation et causalité. Le fait que de nombreux artistes aient un score élevé en Ouverture à l'expérience ne signifie pas que ce trait soit nécessaire pour réussir dans ce domaine. L'histoire regorge d'exemples de personnes qui ont excellé dans des domaines théoriquement incompatibles avec leur profil de personnalité.


Steve Jobs, connu pour son perfectionnisme et son attention aux détails (traits de Conscienciosité élevée), possédait également une vision révolutionnaire qui a transformé plusieurs industries - une capacité qui transcende largement les catégories du Big Five.


Deuxièmement, cette approche néglige l'importance de l'expérimentation concrète. Aucun test, aussi sophistiqué soit-il, ne peut remplacer l'expérience directe. C'est souvent en essayant différentes activités que nous découvrons où réside notre véritable zone de génie.


Une étude longitudinale menée par l'Université de Stanford a d'ailleurs montré que les personnes qui basent leurs choix de carrière uniquement sur des tests de personnalité rapportent un niveau de satisfaction professionnelle inférieur à celles qui privilégient l'exploration pratique de différents domaines.


Pour éviter cette erreur, utilisez vos résultats comme une invitation à l'exploration, non comme une limitation. Si un domaine vous attire malgré un "profil incompatible" selon le test, donnez-vous la permission d'explorer cette voie. Votre singularité pourrait précisément vous permettre d'y apporter une contribution unique.


Erreur n°4: Ne pas contextualiser les résultats dans votre parcours de vie

La quatrième erreur consiste à interpréter les résultats du test des Big Five de manière isolée, sans les replacer dans le contexte de votre histoire personnelle et de vos expériences formatrices.


Nos traits de personnalité, tels que mesurés par le test, ne sont pas apparus par magie. Ils se sont développés en interaction avec notre environnement, particulièrement durant nos années formatrices, de 0 à 16 ans. Ces expériences précoces ont façonné non seulement nos traits apparents, mais également notre manière unique de percevoir et d'interagir avec le monde.


Prenons l'exemple d'une personne ayant grandi dans un environnement familial instable. Elle pourrait développer une capacité extraordinaire à détecter les tensions subtiles dans un groupe - une forme d'intelligence émotionnelle très spécifique qui ne serait pas pleinement capturée par les dimensions d'Agréabilité ou de Névrosisme du Big Five.


Cette intelligence émotionnelle pourrait constituer sa zone de génie unique, lui permettant d'exceller dans des domaines comme la médiation de conflits, la négociation ou certaines formes de leadership, et ce, indépendamment de son profil général selon le test.


Pour contextualiser vos résultats, posez-vous ces questions essentielles: Quelles expériences significatives ont marqué votre enfance et adolescence? Face à quels défis avez-vous développé des ressources intérieures uniques? Quelles situations vous ont naturellement amené à déployer des capacités que vous tenez aujourd'hui pour acquises?


Cette réflexion vous aidera à distinguer entre les traits généraux de personnalité et votre mode d'action véritablement singulier - celui qui constitue votre signature unique dans le monde professionnel.


Pour aller plus loin dans cette démarche, un accompagnement personnalisé peut s'avérer précieux. Le bilan de compétences traditionnel explore vos aptitudes acquises et vos aspirations conscientes. Cependant, il atteint souvent ses limites lorsqu'il s'agit d'identifier votre zone de génie inconsciente.


C'est pourquoi nous avons développé le Bilan d'Excellence, qui va au-delà des approches classiques en vous permettant de découvrir votre mode d'action naturel et singulier, cette zone où vous excellez sans effort.

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