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Pourquoi ai-je du mal à expérimenter ?

L'expérimentation de nouvelles voies professionnelles représente souvent un défi majeur pour beaucoup d'entre nous.


Selon une étude récente de l'APEC (2023), plus des deux tiers (68%) des personnes en reconversion professionnelle identifient les blocages intérieurs comme leur principal frein à l'action.


Cette difficulté à nous lancer dans l'exploration concrète n'est pas tant liée au manque d'opportunités, mais plutôt à notre relation complexe avec l'incertitude, nos peurs inconscientes et notre manque de clarté intérieure.


Dans cet article, nous allons explorer les causes profondes qui nous empêchent d'expérimenter, afin de mieux comprendre ce qui freine notre capacité à agir et à explorer de nouvelles possibilités professionnelles.

Qu'est-ce que réellement expérimenter dans une démarche de recherche professionnelle ?

L'expérimentation dans un contexte de recherche professionnelle va bien au-delà de la simple accumulation d'expériences diverses. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas seulement de multiplier les stages, les formations ou les emplois pour garnir son CV.


L'expérimentation authentique est une démarche consciente et intentionnelle. Elle implique de s'exposer délibérément à de nouvelles situations pour observer comment notre corps et notre être tout entier y réagissent. C'est une forme de dialogue entre notre mental analytique et notre intelligence corporelle et émotionnelle.


Prenons l'exemple de Marie Curie, qui n'a pas choisi la physique uniquement par analyse rationnelle des possibilités de carrière, mais parce que ses expériences précoces dans le laboratoire de son père avaient éveillé en elle une sensation d'alignement profond. Ses expérimentations lui ont permis de découvrir sa voie, non par pure réflexion intellectuelle, mais par l'observation de ses réactions émotionnelles et physiques face à la recherche scientifique.


L'expérimentation véritable consiste donc à créer des situations où notre corps peut nous donner des signaux plus fiables que notre mental souvent confus. Elle nous invite à sortir du cadre purement théorique pour nous confronter à la réalité et observer comment nous nous sentons réellement dans différents contextes professionnels.


La peur de l'échec et du jugement paralyse notre capacité d'action

Notre réticence à expérimenter trouve souvent sa source dans une peur profonde de l'échec. Cette crainte, loin d'être superficielle, s'enracine dans nos expériences passées et notre construction identitaire. Dès notre plus jeune âge, nous intégrons l'idée que l'erreur est à éviter, qu'elle reflète une forme d'incompétence ou d'inadaptation.


Cette peur s'accompagne généralement d'une sensibilité excessive au regard des autres. Nous redoutons de décevoir notre entourage, d'être jugés comme instables ou incompétents, ou pire, de confirmer nos propres doutes sur notre valeur. Combien d'entre nous ont renoncé à explorer une voie professionnelle qui les attirait par crainte des remarques de leur famille ou de leurs amis ? "Mais tu as déjà un bon poste, pourquoi changer ?" ou "À ton âge, tu veux encore te réorienter ?" sont des phrases qui résonnent douloureusement et peuvent étouffer notre élan.


Cette peur est amplifiée par notre tendance à imaginer le pire scénario possible. Notre cerveau, programmé pour nous protéger des dangers, nous projette dans des situations catastrophiques : l'échec total, la perte de ressources, l'humiliation publique. Or, la réalité s'avère généralement bien moins dramatique. Comme le soulignait Mark Twain : "J'ai connu de nombreux malheurs dans ma vie, dont la plupart ne sont jamais arrivés."


Cette paralysie psychologique nous maintient dans une zone de confort illusoire, où nous évitons l'inconfort temporaire de l'expérimentation au prix d'une insatisfaction permanente. C'est un piège subtil : en cherchant à nous protéger de la souffrance potentielle de l'échec, nous nous condamnons à la frustration certaine de l'immobilisme.


Le perfectionnisme et l'attente de certitude bloquent l'exploration

Le perfectionnisme constitue un obstacle majeur à l'expérimentation, peut-être même l'un des plus insidieux. Il se manifeste par cette voix intérieure qui nous souffle constamment que nous ne sommes "pas encore prêts", que nous devons encore nous préparer, nous former, nous documenter avant de pouvoir nous lancer.


Cette quête illusoire de la perfection nous pousse à reporter constamment le passage à l'action. Nous nous perdons dans une préparation sans fin, multipliant les recherches théoriques, les formations préalables, ou l'accumulation d'informations qui nous donnent l'illusion d'avancer tout en nous maintenant dans l'inaction.


Le perfectionnisme se nourrit également de notre intolérance à l'incertitude. Dans un monde professionnel en constante évolution, nous cherchons paradoxalement des garanties absolues avant de faire un pas. Nous voudrions être certains que notre nouvelle voie sera rentable, épanouissante, stable et reconnue... avant même de l'avoir expérimentée ! C'est comme vouloir connaître le goût d'un plat en lisant simplement sa recette.


Dans la vie quotidienne, cette attitude se traduit par des comportements récurrents : passer des heures à comparer des formations sans jamais s'inscrire, collecter des témoignages de professionnels sans jamais les rencontrer réellement, remplir des questionnaires d'orientation sans mettre en pratique leurs conclusions. Nous restons dans l'abstrait, dans le théorique, loin du terrain où se trouve pourtant la véritable connaissance de soi.


La survalorisation du mental au détriment de l'intelligence corporelle

Notre société valorise excessivement l'analyse rationnelle et intellectuelle, nous conditionnant depuis notre plus tendre enfance à croire que les bonnes décisions professionnelles doivent résulter d'un processus purement mental. Le système éducatif, les méthodes d'orientation traditionnelles et même les approches de développement personnel renforcent souvent cette croyance limitante.


Cette survalorisation du mental nous pousse à rester dans notre tête, à analyser sans fin les options possibles, à peser indéfiniment le pour et le contre. Nous créons des tableaux comparatifs, des listes d'avantages et d'inconvénients, nous consultons des statistiques sur les métiers d'avenir... Toutes ces démarches ont leur utilité, mais elles nous maintiennent dans une dimension abstraite, déconnectée de notre réalité sensible.


Nous perdons ainsi contact avec notre intelligence corporelle et émotionnelle, qui s'exprime pourtant clairement lorsque nous sommes en situation réelle. Notre corps envoie des signaux précieux - énergie, enthousiasme, tensions, fatigue - que nous négligeons au profit de raisonnements abstraits. Comme le soulignait le philosophe Maurice Merleau-Ponty : "Le corps sait des choses que l'esprit ignore encore."


L'expérimentation est précisément le moyen de sortir de cette prison mentale pour reconnecter avec nos sensations physiques et nos émotions authentiques face à différentes activités professionnelles. Prenez un moment pour vous rappeler une situation où vous vous êtes senti pleinement à votre place : avez-vous d'abord analysé rationnellement cette sensation, ou l'avez-vous d'abord ressentie dans votre corps ?

Le manque de méthode pour analyser efficacement nos expériences

Même lorsque nous parvenons à surmonter nos peurs et à expérimenter, nous nous heurtons souvent à un autre obstacle : le manque d'une méthodologie structurée pour analyser ces expériences. Sans cadre d'analyse, les précieuses données recueillies lors de nos explorations restent sous-exploitées.


Ce phénomène s'observe fréquemment chez les personnes qui multiplient les stages d'observation ou les rencontres professionnelles, mais qui se retrouvent tout aussi confuses après ces expériences qu'avant. Pourquoi ? Parce qu'elles ne savent pas toujours quels signaux observer, quelles questions se poser, ou comment distinguer les réactions superficielles des indices profonds sur leur vocation.


Par exemple, une journée difficile dans un nouveau contexte professionnel pourrait être interprétée comme un signe que cette voie ne nous correspond pas, alors qu'il s'agit peut-être simplement d'une réaction naturelle face à la nouveauté. À l'inverse, un enthousiasme initial pourrait masquer des incompatibilités fondamentales qui se révéleront plus tard.


Ce manque de méthode transforme parfois nos expérimentations en simples anecdotes, sans en extraire les enseignements qui pourraient éclairer notre chemin professionnel. Tenir un journal de bord structuré durant vos explorations peut constituer un premier pas vers une analyse plus rigoureuse. Notez-y non seulement ce que vous faites, mais aussi comment vous vous sentez physiquement et émotionnellement durant l'activité, quels aspects vous donnent de l'énergie et lesquels vous en prennent.


Cette incapacité à tirer les leçons de nos explorations nous décourage souvent de poursuivre cette démarche pourtant essentielle. Sans méthode d'analyse, nous risquons de tourner en rond, accumulant des expériences sans progresser réellement dans notre compréhension de nous-mêmes.


L'absence de reconnaissance de notre zone de génie unique bloque notre capacité d'action

Au cœur de notre difficulté à expérimenter se trouve souvent notre incapacité à reconnaître ce qui nous rend véritablement uniques. Chacun de nous possède une manière singulière d'appréhender le monde, de résoudre les problèmes, d'apporter de la valeur... une zone de génie dans laquelle nous excellons naturellement et inconsciemment.


Cette zone de génie s'est forgée tout au long de notre histoire personnelle, particulièrement pendant notre enfance, à travers nos expériences heureuses et malheureuses. Elle constitue notre empreinte unique, notre façon singulière d'être au monde et d'y contribuer. Pourtant, parce que cette excellence nous est si naturelle, nous avons tendance à la banaliser, voire à l'ignorer complètement.


Sans cette connaissance fondamentale de notre excellence singulière, nous manquons de critères clairs pour discerner quelles expérimentations méritent notre attention. Nous nous éparpillons dans des directions qui ne résonnent pas avec notre nature profonde, ce qui génère des résultats décevants qui renforcent notre réticence à poursuivre l'exploration.


Cette méconnaissance de soi crée un cercle vicieux : sans expérimentation, nous ne découvrons pas notre zone de génie ; sans conscience de notre zone de génie, nos expérimentations manquent de pertinence. Comment briser ce cercle ? En commençant par observer attentivement ces moments où vous excellez sans effort, où le temps semble s'écouler différemment, où vous ressentez une satisfaction profonde qui ne dépend pas de la reconnaissance extérieure.


Retrouver sa capacité d'action par une meilleure connaissance de soi

Pour retrouver notre capacité à expérimenter, nous avons besoin d'un accompagnement structuré qui nous aide à surmonter ces obstacles. Un accompagnement qui nous permet d'abord de prendre conscience de nos blocages, puis de développer les outils nécessaires pour les dépasser.


La première étape consiste à créer un espace sécurisant où nous pouvons reconnaître et exprimer nos peurs sans jugement. Car c'est souvent en les mettant en lumière que nous réalisons leur caractère disproportionné par rapport à la réalité. Les techniques de visualisation positive ou de dialogue intérieur peuvent vous aider à apprivoiser ces peurs qui vous paralysent.


Ensuite, il est essentiel d'apprendre à rééquilibrer notre rapport au perfectionnisme en adoptant une approche d'exploration progressive plutôt qu'une recherche de résultats immédiats. Fixez-vous de petits objectifs d'exploration réalisables, qui vous permettront de collecter des informations précieuses sur vous-même sans vous submerger.


La reconnexion avec notre intelligence corporelle constitue également une étape clé. Apprenez à porter attention aux signaux que votre corps vous envoie lorsque vous êtes dans différentes situations professionnelles. Ces signaux - énergie, enthousiasme, tension, fatigue - sont souvent plus fiables que nos analyses intellectuelles déconnectées du réel.


Enfin, pour que l'expérimentation soit vraiment fructueuse, vous avez besoin d'une méthode structurée d'analyse de vos expériences. C'est précisément ce que propose un bilan de compétences approfondi, qui va au-delà du simple inventaire de vos savoir-faire pour explorer votre singularité fondamentale. Le Bilan d'Excellence que nous proposons va encore plus loin que les bilans de compétences classiques en vous permettant d'identifier votre zone de génie unique grâce à la méthode MO2I, un outil de connaissance de soi qui ne vous enferme dans aucune case préétablie.


Conclusion

La difficulté à expérimenter n'est pas une fatalité, mais le symptôme d'obstacles intérieurs que nous pouvons apprendre à surmonter. En prenant conscience de ces blocages, nous faisons déjà un premier pas vers notre libération. L'expérimentation devient alors non plus une source d'anxiété, mais une aventure passionnante de découverte de soi, un dialogue fertile entre notre mental et notre intelligence corporelle.


Rappelez-vous que chaque petit pas compte, chaque expérience, même imparfaite, vous rapproche de votre véritable voie. La perfection n'est pas l'objectif ; c'est le mouvement qui importe, ce mouvement qui vous permet de sortir progressivement du brouillard pour apercevoir, pas à pas, les contours de votre chemin unique.

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