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4 erreurs à éviter lorsqu'on tente de changer ses croyances

Nous connaissons tous cette sensation : vouloir avancer dans notre vie professionnelle ou personnelle, mais nous heurter à des obstacles invisibles.


Ces obstacles prennent souvent la forme de croyances qui, telle une paire de lunettes déformantes, nous font percevoir la réalité d'une manière biaisée.


"Je ne suis pas fait pour les responsabilités", "Je suis trop âgé pour changer de métier", "Je manque de talent naturel"...


Ces phrases semblent anodines, mais elles façonnent profondément notre parcours.


Une étude publiée dans le Journal of Vocational Behavior en 2022 révèle que 76% des personnes en reconversion professionnelle identifient leurs croyances limitantes comme le principal frein à leur épanouissement.


Plus surprenant encore, cette même étude montre que nous ne sommes conscients que d'environ 20% de nos croyances qui influencent pourtant 80% de nos décisions quotidiennes.


Changer ses croyances peut sembler simple en théorie : il suffirait de remplacer une pensée négative par une pensée positive.


Mais pourquoi est-ce si difficile en pratique ?


Pourquoi certaines personnes semblent-elles prisonnières des mêmes schémas malgré leurs efforts ?


Nous explorons dans cet article les quatre erreurs fondamentales qui nous empêchent de transformer véritablement nos croyances limitantes en leviers d'action.

Qu'est-ce que réellement changer ses croyances?

Les croyances ne sont pas de simples pensées passagères. Elles constituent la trame invisible qui structure notre identité profonde. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, une croyance n'est pas le fruit direct d'une expérience vécue, mais plutôt de l'interprétation que nous faisons de cette expérience.


Prenons l'exemple de deux collègues recevant la même critique de leur supérieur. Le premier pourrait en conclure : "Je ne suis pas à la hauteur", tandis que le second y verrait une opportunité : "J'ai besoin d'affiner cette compétence particulière". Même situation, deux interprétations radicalement différentes.


Nos croyances se forgent principalement durant l'enfance et l'adolescence, périodes où notre cerveau absorbe comme une éponge les messages de notre environnement. Elles s'ancrent ensuite dans notre inconscient, formant ce que les neurosciences appellent des "autoroutes neuronales" - des connexions si fortement établies qu'elles deviennent notre mode de fonctionnement par défaut.


Changer une croyance ne consiste donc pas simplement à adopter une nouvelle pensée, mais à reconfigurer ces autoroutes neuronales en créant de nouveaux chemins. Ce processus demande du temps, de la persévérance et surtout une approche adaptée. Car comme nous allons le voir, certaines erreurs peuvent compromettre tous nos efforts.


Erreur n°1 : Tenter de changer ses croyances sans identifier leur origine profonde

L'une des erreurs les plus fréquentes consiste à vouloir remplacer une croyance limitante par son contraire, sans comprendre d'où elle vient. C'est comme tenter de traiter les symptômes d'une maladie sans en identifier la cause.


Marie Curie, cette brillante scientifique, avant de révolutionner la physique et la chimie, a dû surmonter la croyance profondément ancrée à son époque que les femmes n'avaient pas leur place dans le monde scientifique. Elle n'a pas simplement rejeté cette idée - elle a dû comprendre comment cette croyance sociétale avait pénétré sa propre perception d'elle-même, avant de pouvoir s'en libérer.


Quand nous ressentons un blocage face à un projet professionnel, nous avons tendance à nous répéter des affirmations positives : "Je suis capable", "Je mérite la réussite". Ces mantras peuvent apporter un soulagement temporaire, mais ils ne s'attaquent pas à la racine du problème.


Pour identifier l'origine d'une croyance limitante, posez-vous ces questions :


Un client que nous accompagnions se répétait souvent qu'il n'était "pas fait pour diriger". En explorant l'origine de cette croyance, il a réalisé qu'elle datait de ses premières expériences professionnelles, où prendre trop d'initiatives lui avait valu des critiques. Sa croyance limitante était en réalité un mécanisme de protection - elle l'empêchait de s'exposer à nouveau à des jugements négatifs.


Sans cette compréhension profonde, toute tentative de transformation reste superficielle. C'est comme construire une maison sur des fondations fragiles : tôt ou tard, l'édifice s'effondrera.


Erreur n°2 : Confondre connaissance intellectuelle et intégration émotionnelle

Beaucoup d'entre nous connaissons intellectuellement nos croyances limitantes. Nous pouvons les identifier, les analyser et même comprendre qu'elles sont irrationnelles. Pourtant, cette conscience intellectuelle ne suffit pas à les transformer.


Pourquoi ? Parce que nos croyances ne sont pas uniquement logées dans notre cortex préfrontal (siège de la pensée rationnelle), mais également dans notre système limbique (siège des émotions). Une croyance profondément ancrée déclenche une réaction émotionnelle immédiate, court-circuitant notre raisonnement logique.


Nelson Mandela a illustré ce principe lorsqu'il a déclaré : "Je n'ai pas vaincu ma peur en l'analysant, mais en agissant malgré elle." Il avait compris que la transformation de ses croyances ne passerait pas uniquement par la réflexion, mais par une nouvelle expérience émotionnelle.


Imaginons que vous croyiez ne pas avoir les compétences nécessaires pour occuper un poste à responsabilités. Vous pouvez reconnaître intellectuellement que cette croyance est injustifiée, compte tenu de votre expérience et de votre formation. Pourtant, à chaque opportunité d'évolution, une angoisse viscérale vous envahit, sabotant vos chances.


Pour transformer véritablement une croyance, nous devons créer de nouvelles expériences émotionnelles qui contredisent directement nos limitations perçues. Cela implique de :


Cette reconnaissance émotionnelle est particulièrement importante dans un contexte de reconversion professionnelle, où nous sommes souvent confrontés à l'inconnu et à l'incertitude. Notre cerveau interprète naturellement ces situations comme potentiellement dangereuses, déclenchant une réponse de stress qui renforce nos croyances limitantes.


Un travail d'intégration émotionnelle implique d'accueillir ces sensations physiques d'inconfort sans les combattre, tout en créant consciemment de nouvelles associations plus constructives. C'est un processus progressif qui transforme nos réactions automatiques face aux situations qui déclenchent nos croyances limitantes.


Erreur n°3 : Négliger l'environnement qui renforce nos croyances

Nos croyances ne vivent pas uniquement dans notre esprit - elles sont constamment renforcées par notre environnement social et professionnel. Ignorer cet aspect revient à essayer de vider un bateau qui prend l'eau sans colmater la brèche.


Steve Jobs, malgré ses succès initiaux, aurait pu rester prisonnier des croyances limitantes du milieu technologique traditionnel s'il n'avait pas créé son propre environnement chez Apple, où l'innovation et la pensée non-conventionnelle étaient valorisées. Il a compris que pour maintenir des croyances transformatrices, il fallait un écosystème qui les nourrisse.


Nous sous-estimons souvent à quel point notre entourage influence nos croyances. Si vous tentez de développer la croyance que vous pouvez réussir dans un nouveau domaine professionnel, mais que votre cercle proche exprime constamment des doutes sur votre projet, vos efforts risquent d'être sabotés.


L'environnement agit sur nos croyances de trois manières principales :


  1. Par la validation sociale : nos proches confirment ou infirment notre vision de nous-mêmes
  2. Par l'exposition répétée : les messages que nous entendons régulièrement finissent par sembler vrais
  3. Par les opportunités d'action : un environnement peut favoriser ou limiter nos possibilités d'expérimenter de nouvelles façons d'être

Pour transformer durablement vos croyances, prenez conscience des influences environnementales qui les maintiennent en place. Quelles personnes, quels médias, quels lieux renforcent vos limitations perçues ? Pourriez-vous modifier ces influences, même temporairement, pour créer un espace propice au changement ?


Il ne s'agit pas nécessairement de couper les ponts avec votre entourage, mais plutôt d'enrichir votre environnement avec des influences qui soutiennent votre évolution. Un groupe de pairs partageant des objectifs similaires, un mentor qui croit en votre potentiel, ou même des livres et podcasts qui présentent des modèles inspirants peuvent constituer ce nouveau terreau fertile.


Erreur n°4 : S'attaquer à ses croyances sans vision claire de sa vocation

La quatrième erreur, peut-être la plus subtile mais aussi la plus fondamentale, consiste à tenter de transformer ses croyances sans avoir défini vers quoi l'on souhaite évoluer. C'est comme vouloir se débarrasser de ses vieilles habitudes sans savoir quelles nouvelles habitudes adopter - le vide créé tend naturellement à se remplir à nouveau avec les anciens schémas.


Malala Yousafzai, la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix, a pu surmonter des croyances culturelles extrêmement restrictives concernant l'éducation des filles parce qu'elle avait une vision claire de sa vocation : défendre le droit à l'éducation pour tous les enfants. Cette clarté lui a donné la force de transcender des obstacles qui auraient semblé insurmontables à beaucoup.


Lorsque nous tentons de changer nos croyances sans comprendre notre vocation profonde, nous risquons de :


Notre vocation n'est pas simplement ce que nous aimerions faire - c'est la convergence unique de nos talents naturels, de nos valeurs profondes et des besoins du monde auxquels nous pouvons répondre. Elle représente cette zone singulière où nous excellons naturellement, souvent sans même nous en rendre compte.


Paradoxalement, beaucoup d'entre nous avons du mal à identifier cette zone de génie unique parce qu'elle nous semble tellement naturelle que nous la banalisons. "Tout le monde sait faire ça", pensons-nous, sans réaliser que ce qui nous paraît évident est en réalité notre don particulier.


Pour identifier cette vocation qui guidera la transformation de vos croyances, observez ces moments où vous perdez la notion du temps, où vous ressentez simultanément facilité et excellence dans ce que vous faites. Quels sont les problèmes que les autres vous demandent régulièrement de résoudre ? Dans quelles situations avez-vous l'impression d'accéder à une forme de fluidité et de créativité sans effort ?


Comment transformer durablement ses croyances pour révéler son potentiel unique

Le changement durable de nos croyances implique un processus intégratif qui prend en compte les quatre dimensions que nous avons explorées. Il s'agit d'un cheminement qui demande du temps et de la patience, mais qui peut véritablement transformer notre trajectoire professionnelle et personnelle.


La première étape consiste à développer une conscience aiguë de nos croyances actuelles et de leur impact sur nos choix quotidiens. Cette prise de conscience nécessite souvent un regard extérieur bienveillant, car nos croyances les plus influentes sont précisément celles dont nous sommes le moins conscients.


Ensuite, plutôt que de combattre frontalement nos croyances limitantes, nous pouvons adopter une approche d'expansion progressive : en créant de nouvelles expériences qui élargissent notre perception de nous-mêmes et du monde, les anciennes croyances perdent naturellement de leur emprise.


Le travail sur nos croyances s'approfondit considérablement lorsqu'il s'accompagne d'une exploration sincère de notre vocation. Cette démarche nous permet d'identifier notre zone de génie singulière – cette manière d'être et d'agir qui nous est propre et dans laquelle nous excellons naturellement, sans effort conscient.


C'est précisément ce que propose le Bilan d'Excellence, qui va au-delà des bilans de compétences traditionnels. Plutôt que de vous enfermer dans des catégories prédéterminées ou des tests de personnalité standardisés, cette approche vous permet de découvrir ce qui vous rend véritablement unique et irremplaçable. Elle met au centre non pas vos compétences acquises, mais votre excellence naturelle – cette zone de génie que vous portez en vous depuis l'enfance.


En conclusion, transformer nos croyances limitantes représente l'un des leviers les plus puissants pour révéler notre plein potentiel professionnel. Ce processus demande certes du courage et de la persévérance, mais il ouvre la voie vers une authentique liberté – celle de vivre et de travailler en alignement avec notre véritable nature. Car au-delà des métiers et des carrières, c'est bien notre singularité qui constitue notre plus grande valeur.

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