
Pourquoi ce côté itératif du MO2I ?
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Dans notre quête permanente de compréhension de nous-mêmes, nous nous interrogeons souvent sur l'origine de nos comportements récurrents. Pourquoi sommes-nous naturellement attirés par certaines situations ? Pourquoi excellons-nous sans effort dans certains contextes spécifiques, alors que d'autres nous demandent une énergie considérable ? Cette dimension cyclique de notre fonctionnement n'est pas le fruit du hasard. Elle reflète un processus profondément ancré dans notre inconscient cognitif, qui recherche constamment à transformer des situations insatisfaisantes en situations équilibrées.
Une étude menée par le neuroscientifique Bruce Perry en 2020 a démontré que ces patterns comportementaux récurrents trouvent leur origine dans notre développement neurologique précoce. Ces automatismes, une fois établis, peuvent nous guider tout au long de notre vie, influençant nos choix, nos préférences et notre manière d'interagir avec le monde. Comprendre la nature itérative de nos comportements d'excellence peut donc nous aider à mieux saisir notre fonctionnement profond et à construire un parcours professionnel véritablement aligné avec notre nature.
Le terme "itératif" fait référence à un processus qui se répète selon un cycle bien défini. Dans le contexte du MO2I (Mode Opératoire Identitaire et Itératif), cette itérativité désigne une boucle d'action automatique qui s'active en nous sans que nous en ayons nécessairement conscience. Contrairement aux idées reçues, il ne s'agit pas d'une simple répétition mécanique, mais d'un processus complexe et sophistiqué.
Imaginez un pianiste virtuose comme Mozart. Lorsqu'il jouait, il ne réfléchissait pas consciemment à chaque note, à chaque mouvement de ses doigts. Son excellence au piano s'activait naturellement, comme un programme qui tourne en arrière-plan. Cette fluidité dans l'action est précisément ce que nous désignons par le caractère itératif du MO2I – une séquence d'actions qui se déploie de manière fluide et automatique dès que nous nous trouvons dans un contexte qui résonne avec nos expériences formatives.
Cette boucle d'action n'est pas un simple réflexe, mais une séquence complète allant de la détection d'un contexte déclencheur jusqu'à l'atteinte d'un objectif satisfaisant. Elle englobe des phases de collecte d'informations, de mémorisation, d'analyse, de création de solutions et de mise en œuvre, le tout de manière largement inconsciente et pourtant parfaitement orchestrée.
L'aspect itératif de notre mode opératoire trouve ses racines dans le développement neurologique de notre cerveau durant nos premières années de vie. Entre 0 et 16 ans, nos expériences, particulièrement celles chargées émotionnellement, façonnent des chemins neuronaux spécifiques qui deviennent progressivement nos voies privilégiées d'action et de réaction.
Les recherches en neurosciences ont démontré que c'est de 0 à 3 ans que notre cerveau crée le plus de neurones, atteignant un pic à l'âge de 3 ans. À partir de ce moment, nos connexions neuronales commencent à se spécialiser en fonction des expériences vécues. Ce processus, appelé "élagage synaptique", ressemble à l'aménagement d'un sentier dans une forêt dense : à force de l'emprunter, le chemin devient de plus en plus visible et facile à suivre.
Prenons l'exemple d'un enfant régulièrement confronté à des situations d'incertitude dans sa famille. Face à ces situations, son cerveau développera progressivement des stratégies spécifiques pour y faire face – peut-être en devenant particulièrement attentif aux signes non-verbaux, en développant une capacité d'anticipation hors du commun, ou en apprenant à créer de l'ordre dans le chaos. Ces stratégies, initialement développées comme mécanismes de survie ou d'adaptation, deviendront avec le temps des automatismes, s'activant sans effort conscient chaque fois que l'enfant, puis l'adulte, sera confronté à des situations similaires.
Ces circuits neuronaux, spécialisés et optimisés par nos expériences formatrices, constituent la base biologique de l'aspect itératif de notre mode opératoire. Ils expliquent pourquoi certaines personnes peuvent résoudre intuitivement des problèmes complexes dans des domaines spécifiques, tandis que d'autres, pourtant tout aussi intelligentes, peineraient à trouver des solutions.
Avez-vous déjà ressenti cette impulsion intérieure qui vous pousse à continuer d'agir, même face à des obstacles, jusqu'à ce que vous obteniez un résultat qui vous satisfait pleinement ? Cette persistance n'est pas le fruit du hasard ni le simple reflet d'une volonté consciente.
L'itérativité de notre mode opératoire s'explique par une recherche permanente d'accomplissement d'un objectif déclencheur inconscient. Tant que cet objectif n'est pas atteint, notre boucle d'action continue de s'activer, nous poussant à recommencer, à ajuster notre approche, à persévérer malgré les difficultés.
Considérons l'exemple de Marie Curie, dont la persévérance exceptionnelle lui a permis de surmonter d'innombrables obstacles dans ses recherches sur la radioactivité. Cette ténacité ne relevait pas uniquement d'une détermination consciente, mais probablement aussi d'un objectif déclencheur profond – peut-être le besoin de créer de l'ordre et de la compréhension dans un domaine encore chaotique et mystérieux, résonnant avec des expériences formatrices de son enfance.
Cette boucle persistante explique pourquoi certaines personnes peuvent passer des heures sur une tâche spécifique sans ressentir de fatigue, tandis que d'autres abandonnent rapidement face aux premiers obstacles. Ce n'est pas une question de volonté ou de discipline au sens traditionnel du terme, mais plutôt de l'intensité avec laquelle la situation actuelle active notre mode opératoire profond et de la force de notre objectif déclencheur inconscient.
L'aspect itératif de notre mode opératoire fonctionne également comme un système d'alerte précoce face à certaines situations problématiques. Lorsque nous rencontrons une situation qui fait écho à nos expériences formatrices, notre cerveau active automatiquement notre séquence d'excellence, sans même que nous ayons à y réfléchir.
Cette réponse automatique n'est pas arbitraire. Elle s'explique par notre besoin profond de transformer des situations qui, inconsciemment, nous rappellent des moments où nous nous sommes sentis impuissants ou en difficulté durant notre enfance. C'est comme si notre cerveau nous disait : "Attention, cette situation ressemble à celle que tu as déjà rencontrée, et j'ai développé un processus spécifique pour y faire face efficacement."
Dans notre vie quotidienne, nous pouvons observer ce phénomène à travers certains comportements récurrents. Par exemple, certaines personnes repèrent immédiatement les incohérences dans un discours ou un raisonnement, tandis que d'autres détectent naturellement les tensions émotionnelles dans un groupe. Ces capacités ne sont pas le fruit d'un apprentissage conscient, mais bien le résultat d'un processus itératif développé depuis l'enfance.
Cette activation automatique et répétitive constitue le cœur même de l'aspect itératif du mode opératoire identitaire, nous permettant d'agir avec fluidité et excellence dans des contextes qui déclencheraient chez d'autres personnes de l'anxiété ou de l'hésitation. Elle explique pourquoi nous pouvons parfois ressentir une impulsion presque irrésistible à intervenir dans certaines situations, même lorsque personne ne nous le demande explicitement.
Si notre cycle d'action peut s'activer automatiquement, il s'arrête aussi de manière tout aussi naturelle. Le point d'arrêt correspond à l'atteinte d'un état de satisfaction intérieure qui répond à notre objectif déclencheur inconscient.
Ce sentiment d'accomplissement agit comme un signal qui informe notre cerveau que le problème a été résolu de manière satisfaisante. C'est pourquoi nous ressentons souvent une profonde satisfaction, voire un soulagement, après avoir mené à bien certaines actions spécifiques. Avez-vous déjà ressenti cette sensation de plénitude après avoir résolu un problème complexe, arrangé une situation confuse, ou aidé quelqu'un à surmonter une difficulté ? Ce n'est pas tant l'action elle-même qui procure ce bien-être, mais le fait d'avoir transformé une situation problématique en une situation équilibrée, conformément à ce que notre inconscient recherchait.
Pour illustrer ce phénomène, prenons l'exemple d'un enseignant naturellement doué pour rendre clairs des concepts complexes. Lorsqu'il perçoit l'incompréhension chez ses élèves (contexte déclencheur), il se sent poussé à intervenir. Il collecte des informations sur la nature de cette incompréhension, analyse les points de blocage, crée des explications alternatives, et les met en œuvre. Ce n'est que lorsqu'il voit la lueur de compréhension dans les yeux de ses élèves (objectif déclencheur) qu'il ressent cette satisfaction profonde qui marque la fin du cycle.
Cette sensation de plénitude constitue la preuve tangible que notre cycle itératif a atteint son objectif et peut momentanément s'interrompre, jusqu'à la prochaine activation déclenchée par une situation similaire. Elle représente également un indicateur précieux pour identifier les domaines dans lesquels nous excellons naturellement – ceux qui nous procurent ce sentiment unique d'accomplissement sans effort apparent.
Comprendre la nature itérative de notre mode opératoire a des implications profondes pour notre vie professionnelle. Cette prise de conscience peut nous aider à mieux orienter nos choix de carrière, à comprendre nos succès et nos difficultés, et à identifier les environnements dans lesquels nous sommes susceptibles de nous épanouir pleinement.
Lorsque nous travaillons dans un contexte qui active régulièrement notre cycle d'excellence naturel, nous expérimentons ce que les psychologues appellent l'état de "flow" – cet état de concentration intense et de satisfaction profonde où le temps semble s'écouler différemment. À l'inverse, lorsque notre environnement professionnel ne nous permet pas d'activer notre cycle d'excellence, nous pouvons ressentir une frustration chronique, un sentiment d'imposture, ou simplement un désengagement progressif.
Pour identifier les contextes qui activent notre cycle d'excellence, nous pouvons nous poser les questions suivantes :
Les réponses à ces questions peuvent nous fournir des indices précieux sur notre mode opératoire profond et nous guider vers des choix professionnels plus alignés avec notre nature.
Face aux défis de la reconversion professionnelle ou de l'évolution de carrière, nous avons souvent besoin d'un regard extérieur pour identifier clairement ce qui nous rend véritablement uniques. Les bilans de compétences traditionnels, bien qu'utiles pour cartographier nos savoir-faire acquis, ne permettent pas toujours d'accéder à cette dimension plus profonde de notre fonctionnement.
C'est précisément pour répondre à ce besoin que le Bilan d'Excellence a été conçu. Contrairement aux approches classiques qui se concentrent essentiellement sur les compétences conscientes, cette démarche permet de mettre en lumière votre zone de génie unique – cette séquence d'actions dans laquelle vous excellez naturellement sans même vous en rendre compte.
En identifiant précisément votre contexte déclencheur spécifique et votre objectif de satisfaction, vous comprenez mieux pourquoi certaines situations vous attirent irrésistiblement et pourquoi vous y excellez sans effort apparent. Cette prise de conscience vous permet de valoriser cette excellence souvent banalisée et de construire un projet professionnel véritablement aligné avec votre mode de fonctionnement naturel et itératif.
Le Bilan d'Excellence vous permet d'aller au-delà des tests de personnalité classiques qui vous enferment dans des catégories préétablies. Il ne s'agit pas de vous faire entrer dans une case, mais bien de révéler ce qui vous rend unique et irremplaçable. Cette approche sur-mesure vous aide à construire un projet professionnel authentique, en parfaite résonance avec votre excellence naturelle.
Explorer la dimension itérative de notre fonctionnement nous ouvre des perspectives nouvelles sur notre propre nature. Ce que nous considérions parfois comme de simples préférences ou habitudes révèle en réalité un mécanisme sophistiqué, façonné par nos expériences les plus formatrices.
Cette compréhension nous invite à porter un regard différent sur nos aspirations professionnelles, à les envisager non plus seulement sous l'angle des compétences acquises ou des opportunités du marché, mais aussi à travers le prisme de notre fonctionnement profond et authentique.
Dans un monde professionnel en constante mutation, où les parcours linéaires deviennent l'exception plutôt que la règle, cette connaissance de soi constitue peut-être notre ressource la plus précieuse – celle qui nous permettra de naviguer avec confiance à travers les changements, en restant fidèles à notre nature profonde.