
4 signes critères que vous n'êtes pas à votre juste place au travail
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Avez-vous déjà ressenti ce décalage persistant entre ce que vous faites professionnellement et ce que vous êtes profondément ? Ce sentiment où, malgré une carrière peut-être enviable sur le papier, quelque chose d'essentiel semble manquer ? Vous n'êtes pas seul. Selon une récente étude de Gallup (2023), plus de 63% des professionnels dans le monde se décrivent comme "non engagés" ou "activement désengagés" dans leur travail - un chiffre révélateur d'un malaise profond dans notre rapport au travail.
Ce désalignement n'est pas simplement une question de mauvais choix de carrière ou d'entreprise. Il touche à quelque chose de plus fondamental : la difficulté à trouver notre juste place dans le monde professionnel, cet espace où notre singularité rencontre un contexte qui lui permet de s'épanouir pleinement. Dans cet article, nous explorons les raisons profondes qui expliquent pourquoi tant d'entre nous peinent à trouver cette harmonie si précieuse, et comment reconnaître les signes qui indiquent que nous sommes sur la bonne voie.
La juste place professionnelle va bien au-delà d'un poste prestigieux ou d'un salaire confortable. Trouver sa juste place, c'est expérimenter un sentiment de plénitude qui ne s'explique pas facilement avec des mots, mais qui se manifeste concrètement dans notre quotidien.
Imaginez une journée de travail où vous ne voyez pas le temps passer. Où, malgré des actions qui peuvent sembler répétitives aux yeux des autres, vous découvrez constamment de nouvelles facettes enrichissantes. Où vous produisez des résultats remarquables sans ressentir l'effort considérable que d'autres devraient fournir pour atteindre le même niveau. Où les personnes autour de vous reconnaissent naturellement ce que vous leur apportez, sans que vous ayez besoin de le revendiquer.
Cette aisance n'est pas le fruit du hasard. Elle indique que vous œuvrez dans un contexte favorable à l'expression de votre génie créatif unique. Comme le poisson dans l'eau qui ne perçoit même pas l'élément dans lequel il évolue avec tant de naturel, nous ne percevons plus notre propre aisance lorsque nous sommes véritablement à notre place.
Mozart composait avec une fluidité déconcertante dès son plus jeune âge, non pas simplement parce qu'il avait appris la musique, mais parce qu'il avait trouvé le contexte parfait où son mode d'action naturel pouvait s'exprimer pleinement. Sa juste place n'était pas d'être compositeur en général, mais d'explorer précisément ce rapport si particulier qu'il entretenait avec la création musicale.
"Connais-toi toi-même" - cette injonction millénaire reste paradoxalement l'un des défis les plus complexes de notre existence. Et pourtant, c'est bien cette méconnaissance qui constitue le premier obstacle sur le chemin de notre juste place professionnelle.
L'un des phénomènes les plus troublants de la psychologie humaine est notre tendance à banaliser ce qui nous vient naturellement. "Je ne vois pas en quoi ce que je fais est si particulier... tout le monde sait faire ça !" Cette phrase, combien de fois l'avons-nous prononcée ou entendue ? Cette tendance à minimiser nos dons naturels n'est pas anodine.
Ce qui nous semble évident, ce qui nous paraît simple et accessible, est souvent précisément ce qui nous rend uniques. Pensez à ces moments où un collègue ou un ami s'émerveille de votre capacité à résoudre rapidement un problème que vous jugiez banal, ou à percevoir une nuance qui vous semblait évidente. Ces moments ne sont pas des coïncidences - ils sont des révélateurs de votre singularité.
Cette excellence naturelle fonctionne comme un automatisme inscrit dans notre mémoire procédurale, celle qui nous permet de marcher ou de respirer sans y penser. C'est précisément parce qu'elle est inconsciente qu'elle nous échappe, comme l'œil qui ne peut se voir lui-même sans miroir.
Pour illustrer cette idée, prenons l'exemple d'Eleanor Roosevelt. Reconnue pour sa capacité extraordinaire à établir des ponts entre des personnes aux opinions divergentes, elle considérait cette aptitude comme "simplement naturelle". Ce n'est que lorsque d'autres lui ont fait remarquer l'exceptionnelle rareté de ce talent qu'elle a commencé à reconnaître sa singularité dans ce domaine.
Notre système éducatif et professionnel nous a habitués à penser en termes de compétences à acquérir, de lacunes à combler, d'efforts à fournir. Cette vision, bien qu'utile dans certains contextes, crée une confusion fondamentale lorsqu'il s'agit de trouver notre juste place.
Il existe une différence essentielle entre nos compétences acquises et notre excellence naturelle. Les premières s'obtiennent par l'apprentissage, la répétition, l'effort. La seconde est déjà présente en nous, elle opère sans effort, avec une fluidité déconcertante.
Prenons un exemple concret : une personne peut devenir compétente en comptabilité en étudiant et en pratiquant assidûment. Elle pourra effectuer correctement les tâches requises, mais cela lui demandera concentration et effort. Une autre personne, dont l'excellence naturelle s'exprime dans l'organisation structurée des données et la détection des anomalies de patterns, excellera dans ce même domaine avec une aisance déconcertante, trouvant même du plaisir là où d'autres perçoivent de la contrainte.
Le paradoxe est que notre société valorise davantage l'effort visible que l'aisance naturelle. Nous admirons celui qui "a réussi malgré les difficultés" plus que celui qui "a réussi avec facilité". Cette vision nous pousse à investir notre énergie dans le développement de compétences qui ne correspondent pas à notre nature profonde, plutôt que de chercher les domaines où notre excellence naturelle pourrait s'exprimer.
C'est ainsi que nous nous retrouvons dans des carrières où nous sommes compétents mais jamais excellents, où nous fournissons un effort constant pour des résultats satisfaisants mais jamais extraordinaires. Et surtout, où ce sentiment de fluidité et de plénitude reste désespérément hors de portée.
Notre manière d'être et d'agir dans le monde professionnel ne naît pas du néant. Elle trouve ses racines dans notre histoire personnelle, particulièrement dans nos premières années de vie. Cette période fondatrice façonne notre rapport au monde d'une manière bien plus profonde que nous ne l'imaginons généralement.
De 0 à 16 ans, notre cerveau se développe de façon extraordinaire. Les neurosciences nous révèlent que c'est entre 0 et 3 ans que notre cerveau crée le plus de neurones. Puis, progressivement, un phénomène fascinant se produit : nos connexions neuronales se spécialisent et s'élaguent en fonction de nos expériences vécues. C'est comme un sculpteur qui, partant d'un bloc de marbre contenant toutes les possibilités, retire progressivement la matière excédentaire pour révéler une forme unique.
Nos expériences heureuses et malheureuses jouent un rôle crucial dans ce façonnage. Lorsqu'un enfant fait face à des situations émotionnellement chargées, son cerveau développe des chemins neuronaux spécifiques pour y répondre. Imaginez un sentier qui se crée naturellement dans un champ lorsque l'on emprunte toujours le même passage : à force, le chemin devient visible et facilement praticable.
C'est ainsi que, sans en avoir conscience, nous développons une expertise unique face à certains types de défis. L'enfant qui a dû naviguer dans un environnement imprévisible développe peut-être une capacité exceptionnelle à s'adapter rapidement et à anticiper les changements. Celui qui a grandi dans un contexte où il fallait médier des conflits familiaux peut développer une intelligence émotionnelle hors du commun.
Mais combien d'entre nous ont pris le temps d'explorer cette histoire personnelle et de comprendre comment elle a façonné notre excellence naturelle ? Sans cette compréhension, nous risquons de passer à côté des indices les plus précieux pour trouver notre juste place professionnelle.
Dans notre quête de la juste place, nous faisons face à un brouillard d'influences extérieures qui obscurcissent notre vision intérieure. Ces pressions sociales, souvent subtiles mais puissantes, peuvent nous détourner considérablement de notre chemin authentique.
Dès notre plus jeune âge, nous sommes exposés à une multitude de messages sur ce que signifie "réussir". Ces messages proviennent de notre famille : "Dans notre famille, on est tous médecins", "C'est important d'avoir un métier sûr", "Tu devrais viser cette filière prestigieuse". Ils viennent aussi de l'école, des médias, et plus tard, des réseaux sociaux qui amplifient la pression de comparaison sociale.
Ces influences créent en nous ce que le psychologue Carl Jung appelait un "persona" - un masque social que nous finissons par confondre avec notre identité véritable. Nous poursuivons des carrières qui correspondent à cette image sociale plutôt qu'à notre nature profonde.
Prenons le cas de John, brillant ingénieur dans une entreprise prestigieuse. Admiré par ses pairs pour sa réussite professionnelle, il ressent pourtant un vide inexplicable. Ce qu'il ignore, c'est que son excellence naturelle ne réside pas dans la résolution de problèmes techniques, mais dans sa capacité à traduire des concepts complexes en idées accessibles - un talent qu'il utilise informellement lorsqu'il explique son travail à des non-spécialistes, mais qu'il n'a jamais considéré comme "sérieux" car il ne correspond pas à l'image du succès qu'il a intériorisée.
La peur du jugement d'autrui vient renforcer ce mécanisme. Combien de reconversions professionnelles sont abandonnées par crainte de "décevoir" ou d'être perçu comme "instable" ? Cette crainte nous maintient dans des situations confortables socialement mais intérieurement insatisfaisantes.
Pour trouver notre juste place, il devient essentiel d'identifier et de questionner ces influences extérieures. Quelles définitions du succès ai-je adoptées sans les examiner ? Quels choix ai-je faits pour correspondre aux attentes d'autrui plutôt qu'aux miennes ?
Dans notre société contemporaine qui valorise l'immédiateté et la satisfaction rapide, nous confondons souvent nos désirs superficiels avec nos besoins fondamentaux. Cette confusion subtile explique pourquoi certains changements professionnels, bien qu'enthousiasmants au départ, finissent par nous laisser dans le même état d'insatisfaction.
Il existe une différence fondamentale entre nos envies passagères et notre vocation profonde. Les premières sont généralement réactives : nous voulons plus d'autonomie parce que nous souffrons d'un contrôle excessif, plus de créativité parce que notre travail actuel est trop procédural, plus de reconnaissance parce que nous nous sentons invisibles. Ces envies sont légitimes mais souvent superficielles - elles répondent à un manque immédiat plutôt qu'à une aspiration profonde.
Notre vocation, en revanche, est liée à la manière dont nous souhaitons transformer le monde qui nous entoure. Elle concerne la trace que nous voulons laisser, la contribution unique que nous sommes naturellement disposés à apporter. Elle ne réagit pas à un manque mais exprime une plénitude.
Pour illustrer cette différence, considérons l'exemple de Marie-Curie. Sa passion pour la science n'était pas simplement une réaction contre les limitations imposées aux femmes de son époque (bien que cet aspect existait). Elle émanait plus profondément d'un désir intrinsèque de comprendre les mystères de la matière et de contribuer à l'avancement des connaissances humaines. C'est cette vocation profonde qui lui a permis de persévérer malgré les obstacles considérables qu'elle a rencontrés.
Pour distinguer nos envies passagères de notre vocation profonde, posons-nous ces questions essentielles : Cette aspiration professionnelle subsisterait-elle si tous mes besoins extérieurs (reconnaissance, sécurité, statut) étaient déjà satisfaits ? Est-ce que j'y trouve une satisfaction intrinsèque, indépendamment des récompenses externes ? Ce chemin me semble-t-il naturel, comme si j'y étais prédestiné, ou requiert-il que je me force constamment ?
Un élément souvent négligé dans notre recherche de la juste place est l'importance cruciale du contexte professionnel. Notre excellence naturelle, même parfaitement identifiée, ne peut s'exprimer pleinement que dans un environnement qui lui est favorable.
Chaque personne possède ce que nous pourrions appeler un "contexte déclencheur" - ces conditions spécifiques qui activent notre mode d'action optimal. Pour certains, c'est l'urgence et la pression qui révèlent leur meilleur potentiel. Pour d'autres, c'est au contraire l'espace et le temps d'exploration sans contrainte immédiate. Certains brillent dans la collaboration étroite, d'autres dans l'autonomie complète.
Lorsque notre environnement professionnel ne correspond pas à ce contexte déclencheur, notre excellence reste dormante. C'est comme un instrument de musique parfaitement accordé mais joué dans une acoustique inadaptée - son potentiel reste inaudible.
Prenons l'exemple concret d'une personne naturellement douée pour résoudre des problèmes complexes en explorant librement différentes pistes. Placée dans un environnement de travail rigide, avec des processus stricts et des délais serrés, elle verra son excellence naturelle entravée, quelles que soient ses compétences techniques. Non seulement elle produira des résultats en-deçà de son potentiel, mais elle ressentira une fatigue disproportionnée, car chaque réalisation lui demandera un effort contre sa nature.
À l'inverse, une personne qui excelle naturellement dans l'action rapide et la prise de décision sous pression se sentira frustrée et sous-utilisée dans un environnement de travail trop contemplatif ou procédural.
Pour identifier votre contexte déclencheur, réfléchissez aux moments professionnels où vous avez ressenti cette fluidité particulière, cette impression d'être "dans votre élément". Quelles étaient les conditions spécifiques de ces moments ? Travailliez-vous seul ou en équipe ? Sous pression ou avec du temps ? Sur des projets structurés ou exploratoires ? Ces indices sont précieux pour comprendre l'environnement qui vous permettra d'exprimer pleinement votre potentiel.
Face à ces obstacles, comment procéder concrètement pour découvrir et occuper votre juste place professionnelle ? Voici quelques pistes d'action qui pourront vous guider dans cette démarche essentielle.
Premièrement, accordez une attention particulière à vos moments de fluidité. Identifiez ces instants où vous perdez la notion du temps, où vous agissez avec une aisance déconcertante, où vos résultats dépassent largement l'effort fourni. Ces moments sont des révélateurs précieux de votre excellence naturelle. Tenez un journal pendant quelques semaines pour noter ces expériences et identifier les patterns qui émergent.
Deuxièmement, explorez votre histoire personnelle. Quelles situations avez-vous naturellement cherché à résoudre durant votre enfance et votre adolescence ? Quels rôles preniez-vous spontanément dans les groupes ? Ces tendances précoces révèlent souvent notre excellence naturelle avant qu'elle ne soit obscurcie par les attentes sociales.
Troisièmement, prêtez attention aux retours naturels de votre entourage. Pour quoi vous sollicite-t-on spontanément ? Qu'admire-t-on chez vous sans que vous ayez l'impression de mériter ces compliments ? Notre entourage perçoit souvent plus clairement que nous-mêmes nos talents naturels, précisément parce qu'ils nous semblent ordinaires.
Quatrièmement, expérimentez différents contextes professionnels, même à petite échelle. Un projet parallèle, du bénévolat, une collaboration ponctuelle peuvent vous permettre de tester différents environnements et d'observer ceux qui activent votre excellence naturelle.
Ces démarches personnelles peuvent être considérablement enrichies et accélérées par un accompagnement professionnel. Un bilan de compétences vous offre un espace structuré pour explorer ces questions essentielles et identifier non seulement vos savoir-faire, mais aussi votre mode de fonctionnement optimal.
Le Bilan d'Excellence va encore plus loin en vous permettant de découvrir cette zone de génie unique dans laquelle vous excellez de façon totalement naturelle et inconsciente, grâce notamment à la méthode MO2I qui ne vous enferme dans aucune case prédéfinie mais révèle véritablement votre singularité.
Trouver sa juste place professionnelle est un parcours unique qui demande d'aller au-delà des approches conventionnelles de l'orientation ou de la reconversion. Il s'agit moins de choisir un métier que de créer les conditions où votre singularité peut pleinement s'exprimer et contribuer au monde.
Ce chemin de découverte vous invite à porter un regard neuf sur vous-même, à reconnaître et valoriser cette excellence naturelle que vous avez peut-être toujours banalisée. Il vous invite également à considérer le travail non pas comme une simple activité rémunératrice, mais comme un espace d'expression de votre être véritable.