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4 erreurs à éviter lorsqu'on tente d'interpréter les résultats des tests de personnalité

Vous avez probablement déjà répondu à un test de personnalité, que ce soit pour un entretien d'embauche, une démarche d'orientation professionnelle ou simplement par curiosité personnelle. Mais savez-vous réellement comment interpréter ces résultats sans tomber dans les pièges qu'ils peuvent présenter?


Dans notre travail d'accompagnement auprès de personnes en reconversion professionnelle, nous constatons régulièrement que les tests de personnalité, bien qu'utiles, peuvent parfois créer plus de confusion que de clarté lorsqu'ils sont mal interprétés. Une étude publiée dans le Journal of Personality Assessment en 2022 a d'ailleurs révélé que près de 63% des personnes interrogées accordent une importance excessive aux résultats de ces tests dans leur prise de décision professionnelle, souvent au détriment d'une exploration plus approfondie de leur singularité.


Dans cet article, nous allons explorer ensemble les quatre erreurs les plus fréquentes commises lors de l'interprétation des tests de personnalité, et comment les éviter pour mieux vous connaître et faire des choix professionnels plus éclairés.

Qu'est-ce que réellement un test de personnalité et ses limites intrinsèques?

Les tests de personnalité ne sont pas des instruments de divination magique, contrairement à ce que l'on pourrait parfois croire. Ce sont avant tout des outils standardisés, conçus pour mesurer certains traits ou tendances comportementales à travers vos réponses à des questions prédéfinies.


Le psychologue Carl Jung, dont les travaux ont inspiré plusieurs tests populaires comme le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator), reconnaissait lui-même que "l'individu est la seule réalité". Cette phrase résume parfaitement la première limite de ces tests : ils tentent de capturer la complexité humaine dans des catégories préétablies.


Une recherche menée par l'Université de Pennsylvanie a démontré que la fiabilité test-retest (obtenir le même résultat à des moments différents) du MBTI n'est que de 50% environ. Cela signifie qu'une personne sur deux obtient un profil de personnalité différent lorsqu'elle repasse le test quelques semaines plus tard. Cette statistique nous invite à considérer ces résultats avec précaution.


Les tests de personnalité peuvent certainement offrir un point de départ pour mieux comprendre certaines de nos tendances naturelles. Mais ils ne peuvent jamais remplacer un véritable travail d'introspection, qui tient compte de nos expériences uniques et de notre capacité d'évolution constante.


Erreur: Confondre catégorisation et singularité individuelle

"Je suis un INFJ." "Mon profil DISC est dominance-influence." "Selon l'ennéagramme, je suis un type 4."


Avez-vous déjà entendu ou prononcé ce genre de phrases? La première erreur que nous commettons souvent est de confondre notre identité profonde avec les catégories proposées par ces tests.


Prenons l'exemple de Léonard de Vinci. Imaginez un instant que ce génie de la Renaissance ait passé un test de personnalité. Aurait-il été catégorisé comme un "artiste", un "scientifique", un "ingénieur" ou un "philosophe"? La réalité est qu'il était tout cela à la fois, et bien plus encore. Sa singularité dépassait largement toute catégorisation.


Lorsque nous adhérons trop fortement à l'étiquette fournie par un test, nous risquons de limiter notre propre perception de nos capacités et potentialités. Nous commençons à interpréter nos comportements à travers ce prisme réducteur : "Je ne suis pas doué pour parler en public parce que je suis introverti" ou "Je ne peux pas être organisé car je suis un profil créatif".


Ce phénomène, que les psychologues appellent "l'effet Barnum" ou "effet Forer", désigne notre tendance à reconnaître comme particulièrement pertinentes des descriptions générales qui pourraient s'appliquer à de nombreuses personnes. En 1948, le psychologue Bertram Forer a démontré que des étudiants notaient en moyenne 4,26 sur 5 la précision d'une description de personnalité supposément personnalisée, alors qu'il s'agissait en réalité d'un texte générique identique pour tous.


Rappelez-vous toujours que votre singularité ne peut être réduite à un type ou une catégorie. Vous êtes une personne unique, façonnée par vos expériences de vie, vos talents naturels, vos valeurs et vos aspirations profondes. Les catégories proposées par les tests ne sont que des simplifications d'une réalité bien plus riche et complexe.


Erreur: Considérer les résultats comme des vérités absolues et immuables

"Une fois ESTJ, toujours ESTJ." Cette croyance représente la deuxième erreur majeure dans l'interprétation des tests de personnalité : considérer les résultats comme des vérités gravées dans le marbre.


Notre personnalité n'est pas figée. Elle évolue constamment au fil de nos expériences, de nos apprentissages et des différentes phases de notre vie. Comment expliquer autrement qu'une personne timide et réservée dans sa jeunesse puisse devenir un communicant charismatique avec l'âge et l'expérience?


Nelson Mandela offre un exemple frappant de cette évolution. Durant ses 27 années d'emprisonnement, sa personnalité s'est profondément transformée. D'un jeune militant parfois impulsif, il est devenu un leader d'une sagesse et d'une maîtrise de soi exceptionnelles. Aucun test de personnalité passé dans sa jeunesse n'aurait pu prédire cette transformation.


En réalité, les traits de personnalité existent sur un continuum plutôt que dans des catégories absolues. Une étude de l'Université de Caroline du Nord a démontré que la plupart des personnes se situent quelque part au milieu du spectre introversion-extraversion, plutôt qu'à ses extrêmes. Nous possédons tous différentes facettes qui peuvent s'exprimer différemment selon les contextes.


La psychologue Carol Dweck, célèbre pour ses travaux sur l'état d'esprit de croissance, nous rappelle que notre capacité d'évolution est bien plus grande que nous le pensons souvent. Considérer les résultats d'un test comme définitifs peut nous enfermer dans ce qu'elle appelle un "état d'esprit fixe", limitant notre potentiel de développement.


Pour éviter cette erreur, considérez les résultats des tests comme un instantané de vos tendances à un moment précis, et non comme une définition immuable de qui vous êtes. Posez-vous régulièrement cette question : "Comment ai-je évolué ces dernières années, et dans quelle direction souhaiterais-je continuer à me développer?"


Erreur: Négliger le contexte et l'évolution personnelle

La troisième erreur consiste à ignorer l'influence décisive du contexte sur nos comportements et nos réponses aux tests.


Imaginons une personne qui travaille depuis des années dans un environnement très structuré, exigeant une grande attention aux détails. Si elle passe un test de personnalité, elle pourrait apparaître comme naturellement méticuleuse et organisée. Mais est-ce vraiment sa nature profonde, ou simplement un comportement qu'elle a développé pour s'adapter à son environnement professionnel?


Nos comportements varient considérablement selon que nous sommes au travail, en famille, entre amis, ou dans un nouvel environnement. Les tests de personnalité capturent rarement cette complexité contextuelle.


Par ailleurs, nos expériences de vie façonnent continuellement qui nous sommes. Une promotion, un déménagement, une rencontre marquante, une naissance ou même une période de confinement peuvent transformer significativement certains aspects de notre personnalité.


Pour illustrer ce point, pensez à Steve Jobs. Au début de sa carrière, il était connu pour son tempérament difficile et son manque d'empathie. Après son éviction d'Apple et ses années d'exil, il est revenu transformé, avec une approche plus nuancée du leadership, tout en conservant sa vision créative. Cette évolution n'aurait jamais pu être prédite par un simple test de personnalité.


Pour éviter cette erreur, interrogez-vous sur l'influence de votre environnement sur vos comportements habituels. Dans quels contextes vous sentez-vous vraiment vous-même? Quelles expériences significatives ont façonné votre façon d'être actuelle? Ces questions vous aideront à distinguer vos adaptations contextuelles de vos tendances plus profondes et durables.


Erreur: Baser ses choix de vie uniquement sur les résultats des tests

La quatrième erreur, peut-être la plus dommageable, consiste à fonder des décisions importantes sur les seuls résultats d'un test de personnalité.


"Le test indique que je devrais être enseignant, donc je vais me réorienter dans cette voie." "Mon profil montre que je ne suis pas fait pour les métiers créatifs, je devrais donc abandonner cette idée."


Ces raisonnements, malheureusement fréquents, illustrent le danger de donner trop de poids à ces outils d'évaluation.


Prenons l'exemple d'Albert Einstein. S'il avait basé sa carrière sur l'évaluation de ses professeurs ou sur un test d'aptitude standard, il n'aurait probablement jamais poursuivi ses recherches en physique. Considéré comme un élève médiocre et peu adapté aux méthodes d'enseignement traditionnelles, rien ne prédisait sa capacité à révolutionner notre compréhension de l'univers.


Les tests de personnalité peuvent certes offrir des pistes de réflexion intéressantes pour votre orientation, mais ils ne prennent pas en compte de nombreux facteurs essentiels:



Lorsque vous réfléchissez à une reconversion professionnelle, prenez en considération l'ensemble de ces éléments, au-delà des simples catégories proposées par un test.


Comment utiliser judicieusement les tests de personnalité dans un parcours de connaissance de soi

Après avoir identifié ces quatre erreurs courantes, vous vous demandez peut-être: "Comment puis-je alors utiliser les tests de personnalité de manière constructive?"


La clé réside dans une approche équilibrée. Les tests de personnalité peuvent constituer un point de départ utile pour amorcer une réflexion sur soi, mais ils ne représentent qu'une pièce d'un puzzle bien plus vaste.


Pour enrichir votre démarche de connaissance de soi, voici quelques pratiques complémentaires:



Un accompagnement professionnel peut également s'avérer précieux dans cette démarche. Un bilan de compétences, par exemple, vous permet d'explorer votre parcours de façon approfondie et structurée, bien au-delà des catégorisations simplistes.


Dans notre pratique d'accompagnement, nous avons constaté que la véritable connaissance de soi émerge lorsqu'on parvient à identifier cette zone de génie unique dans laquelle chacun excelle naturellement, sans effort conscient. C'est pourquoi nous proposons un Bilan d'Excellence qui va au-delà des bilans de compétences traditionnels, en vous aidant à découvrir et valoriser cette singularité qui fait de vous un être irremplaçable.


Conclusion

Les tests de personnalité continueront d'exercer une certaine fascination, car ils répondent à notre désir profond de mieux nous comprendre. Cependant, notre identité est infiniment plus riche et complexe que ce que ces outils peuvent capturer.


En développant un regard critique et nuancé sur ces instruments de mesure, vous vous donnez la chance de découvrir votre véritable nature, celle qui échappe aux catégories préétablies et aux descriptions standardisées.


La véritable connaissance de soi n'est pas un événement, mais un cheminement. Un voyage passionnant qui vous invite à explorer vos propres profondeurs, à embrasser votre complexité et à célébrer votre singularité irréductible.


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