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4 erreurs à éviter lorsqu'on tente de gérer sa sensibilité

Dans un monde qui valorise souvent la performance et la résilience, la sensibilité reste un sujet complexe, souvent mal compris et parfois même stigmatisé.


Pourtant, selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, environ 20% de la population mondiale présente une hypersensibilité, une caractéristique neurophysiologique qui influence profondément leur perception du monde et leurs interactions.


Cette sensibilité accrue, loin d'être un handicap, peut devenir un véritable atout dans notre vie professionnelle et personnelle, à condition de savoir la comprendre et l'apprivoiser.


Dans cet article, nous allons explorer les quatre erreurs les plus courantes que nous commettons lorsque nous tentons de gérer notre sensibilité, et comment transformer cette caractéristique en une force véritable.

Qu'est-ce que réellement la sensibilité ?

Contrairement à l'idée reçue qui associe la sensibilité à une simple fragilité émotionnelle, elle constitue en réalité un système perceptif particulièrement affiné. La sensibilité ne se résume pas à "avoir les larmes faciles" ou à "prendre les choses trop à cœur". Elle englobe une réceptivité accrue aux stimuli externes et internes, une capacité de traitement de l'information plus profonde, et souvent une aptitude exceptionnelle à détecter les nuances et les subtilités.


Les travaux de la psychologue Elaine Aron sur les "Personnes Hautement Sensibles" (PHS) ont révélé que cette caractéristique possède une base neurobiologique. Les personnes sensibles traitent l'information plus en profondeur, sont plus réactives aux stimuli sensoriels et émotionnels, et présentent une plus grande capacité d'empathie. Cette sensibilité peut s'exprimer sur différents plans :



Cette sensibilité peut constituer un véritable don dans certains contextes, notamment créatifs ou relationnels, mais elle peut également devenir source de difficultés lorsqu'elle n'est pas comprise et gérée adéquatement.


Erreur n°1 : Confondre sensibilité et faiblesse

La première erreur, et sans doute la plus répandue, consiste à assimiler sensibilité et faiblesse. Cette confusion nous conduit souvent à tenter de nier ou de réprimer notre sensibilité, comme si elle constituait un défaut à corriger ou une vulnérabilité à cacher.


Mozart, l'un des plus grands compositeurs de tous les temps, était reconnu pour sa sensibilité exceptionnelle. Cette caractéristique, loin d'être un handicap, lui a permis de créer des œuvres d'une profondeur émotionnelle extraordinaire. Sa capacité à percevoir et à transmettre des nuances subtiles à travers sa musique était directement liée à sa sensibilité accrue.


Lorsque nous confondons sensibilité et faiblesse, nous risquons de développer une relation conflictuelle avec une partie essentielle de nous-mêmes. Cette confusion peut mener à :



Reconnaître que votre sensibilité constitue une caractéristique neurophysiologique, et non un défaut de caractère, représente la première étape vers une relation plus harmonieuse avec cette facette de votre identité. Votre sensibilité fait partie intégrante de qui vous êtes et façonne votre manière unique d'interagir avec le monde.


Erreur n°2 : Tenter de supprimer sa sensibilité plutôt que de l'apprivoiser

Face à l'inconfort que peut parfois générer une sensibilité accrue, beaucoup d'entre nous développent des stratégies d'évitement ou de suppression. Nous essayons de "moins ressentir", de "prendre de la distance", voire de nous anesthésier émotionnellement.


Ces tentatives de suppression, bien que compréhensibles, s'avèrent souvent contre-productives. Des recherches en psychologie cognitive ont démontré que la suppression émotionnelle augmente paradoxalement l'intensité des émotions à long terme et consomme une énergie mentale considérable.


Plutôt que de tenter de supprimer votre sensibilité, l'enjeu consiste à apprendre à l'apprivoiser et à en faire une alliée. Cette démarche implique :



L'apprivoisement de sa sensibilité s'apparente davantage à l'art délicat du jardinage qu'à une lutte de force. Il s'agit de créer les conditions favorables pour que cette sensibilité puisse s'exprimer de manière constructive, sans vous submerger.


Comme le disait si justement Carl Jung : "Ce à quoi vous résistez persiste, ce que vous embrassez se transforme." En acceptant pleinement votre sensibilité et en apprenant à travailler avec elle plutôt que contre elle, vous découvrirez qu'elle peut devenir l'une de vos plus grandes forces.

Erreur n°3 : Négliger l'impact de sa sensibilité sur son équilibre professionnel

Une erreur fréquente consiste à compartimenter notre sensibilité, en la considérant comme un élément relevant uniquement de notre sphère personnelle, sans incidence sur notre vie professionnelle. Cette séparation artificielle nous conduit souvent à nous orienter vers des voies professionnelles en décalage avec notre nature profonde.


La sensibilité influence pourtant profondément notre rapport au travail : elle détermine nos besoins d'environnement, notre manière de traiter l'information, notre style relationnel et notre façon de gérer le stress. Ignorer cette réalité peut mener à :



La psychologue Susan Cain, dans son ouvrage "Quiet Power", a brillamment démontré comment les personnes introverties et sensibles peuvent exceller professionnellement lorsqu'elles trouvent un contexte aligné avec leur fonctionnement naturel. Elle cite l'exemple de nombreux leaders et innovateurs qui ont transformé leur sensibilité en avantage stratégique.


Intégrer pleinement votre sensibilité dans votre réflexion professionnelle ne signifie pas vous limiter ou vous étiqueter. Au contraire, cela vous permet d'identifier les contextes dans lesquels vous pourrez véritablement exceller et contribuer de manière significative, en vous appuyant sur vos qualités distinctives plutôt qu'en luttant contre elles.


La question essentielle n'est donc pas "Comment puis-je réussir malgré ma sensibilité ?", mais plutôt "Comment puis-je réussir grâce à ma sensibilité ?"


Erreur n°4 : S'orienter vers des approches génériques sans tenir compte de sa singularité

Face aux défis que peut présenter une sensibilité accrue, nous sommes souvent tentés de nous tourner vers des solutions standardisées : techniques de gestion du stress génériques, conseils de développement personnel universels, ou méthodes d'orientation professionnelle conventionnelles.


Or, l'une des caractéristiques fondamentales de la sensibilité est précisément sa singularité. Chaque personne sensible présente un profil unique, avec ses propres seuils de stimulation, ses domaines de sensibilité particuliers et ses mécanismes d'adaptation spécifiques.


Cette erreur est particulièrement fréquente lors des moments de transition professionnelle. Nous nous tournons alors vers des outils d'orientation classiques qui, bien qu'utiles pour la population générale, ne permettent pas d'identifier et de valoriser les spécificités liées à une sensibilité accrue.


Les tests de personnalité traditionnels, par exemple, tendent à catégoriser les individus selon des typologies préétablies, sans nécessairement rendre compte de la richesse et de la complexité d'une sensibilité singulière. Ils peuvent ainsi nous conduire vers des voies professionnelles qui, bien que théoriquement adaptées à notre "type", ne correspondent pas à notre fonctionnement réel.


Une approche vraiment efficace implique de :



L'enjeu n'est pas de vous conformer à un modèle générique de gestion de la sensibilité, mais bien de découvrir comment votre sensibilité particulière peut devenir le fondement d'une vie professionnelle épanouissante et alignée.


Comment transformer sa sensibilité en un véritable atout professionnel ?

Transformer sa sensibilité en atout professionnel nécessite d'abord une compréhension approfondie de sa nature spécifique. Il ne s'agit pas simplement de "gérer" sa sensibilité comme on gérerait un inconvénient, mais de découvrir comment elle constitue le cœur même de votre excellence naturelle.


Cette démarche commence par une observation attentive de vos moments de flow - ces instants où vous agissez avec une aisance et une efficacité remarquables, sans effort apparent. Analysez ces situations : quels types d'environnements, de tâches et d'interactions vous permettent d'accéder à cet état? Vous découvrirez souvent que votre sensibilité, loin d'être un obstacle, joue un rôle central dans ces moments d'excellence.


Une autre approche consiste à identifier les contextes qui déclenchent naturellement votre engagement et votre créativité. Pour les personnes sensibles, ces déclencheurs sont souvent liés à des situations qui résonnent avec des expériences formatrices de leur histoire personnelle. Par exemple, si vous avez développé très tôt une sensibilité aux non-dits et aux dynamiques relationnelles implicites, vous excellerez probablement dans des rôles nécessitant une lecture fine des situations interpersonnelles.


Pour certains, cette exploration personnelle peut s'avérer complexe, car notre excellence naturelle nous semble souvent si évidente que nous la banalisons. "Tout le monde sait faire ça", pensons-nous à propos de nos talents les plus distinctifs. Cette difficulté à reconnaître notre unicité est particulièrement prononcée chez les personnes sensibles, qui tendent à minimiser leurs dons singuliers.


C'est précisément pour répondre à ce besoin d'une exploration approfondie et personnalisée que les démarches d'accompagnement comme le Bilan d'Excellence peuvent s'avérer précieuses. Contrairement aux bilans de compétences traditionnels qui se concentrent principalement sur vos savoir-faire acquis, le Bilan d'Excellence vous permet de découvrir cette zone de génie unique dans laquelle vous excellez naturellement et souvent inconsciemment. Cette approche innovante ne vous enferme dans aucune catégorie prédéfinie, mais vous aide à mettre des mots sur ce qui fait votre singularité irremplaçable.


Conclusion

La sensibilité, loin d'être un simple trait de caractère à dompter, constitue une dimension fondamentale de notre identité qui colore notre perception du monde et notre manière d'y contribuer.


S'engager dans une démarche d'apprivoisement de sa sensibilité ne signifie pas seulement améliorer son bien-être quotidien – c'est aussi ouvrir la voie à une expression plus authentique de ses talents et à un alignement plus profond avec sa vocation véritable.


La question n'est plus de savoir comment être comme les autres malgré sa sensibilité, mais comment être pleinement soi-même grâce à elle.

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