
Comment retrouver de l'empathie au travail
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L'empathie, cette capacité à comprendre et à se mettre à la place d'autrui, est une compétence essentielle dans le monde professionnel.
Elle permet de créer des relations de travail harmonieuses, de favoriser la collaboration et de résoudre les conflits de manière constructive.
Cependant, force est de constater que certains individus peinent à faire preuve d'empathie au quotidien, ce qui peut engendrer des tensions et impacter négativement la dynamique d'équipe.
Selon une étude menée par le psychologue Daniel Goleman, l'empathie serait même l'une des compétences émotionnelles les plus déterminantes pour la réussite professionnelle.
Dans cet article, nous allons explorer les 5 signes révélateurs d'un manque d'empathie au travail, afin de mieux comprendre ce phénomène et d'y remédier.
Avant de nous pencher sur les manifestations concrètes d'un déficit d'empathie, il nous semble important de clarifier la différence entre empathie et sympathie. Bien que ces deux termes soient souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant, ils recouvrent en réalité des réalités distinctes. L'empathie désigne la capacité à se représenter et à comprendre les émotions et les perspectives d'autrui, sans nécessairement les éprouver soi-même. Elle implique une certaine distance émotionnelle, qui permet d'analyser la situation avec recul et objectivité. La sympathie, quant à elle, suppose une identification émotionnelle à l'autre, un partage de ses sentiments. Lorsque nous sympathisons avec quelqu'un, nous ressentons ses joies et ses peines comme si elles étaient les nôtres.
Pour illustrer cette différence, prenons l'exemple d'un collègue qui traverse une période difficile suite à un deuil. Une réaction empathique consisterait à reconnaître sa souffrance, à lui manifester notre compréhension et notre soutien, tout en maintenant une certaine distance émotionnelle. Une réaction sympathique, en revanche, impliquerait de ressentir sa tristesse au point d'en être soi-même affecté, voire submergé.
Si l'empathie et la sympathie procèdent toutes deux d'une sensibilité à autrui, elles ne requièrent pas les mêmes aptitudes. Être empathique suppose une grande capacité d'écoute, d'observation et d'analyse, ainsi qu'une aptitude à prendre du recul face aux émotions. La sympathie, elle, fait davantage appel à notre propre vécu émotionnel et à notre capacité à nous identifier à l'autre.
Il est important de souligner qu'aucune de ces deux attitudes n'est intrinsèquement supérieure à l'autre. L'empathie et la sympathie sont deux facettes complémentaires de l'intelligence émotionnelle, qui trouvent chacune leur utilité en fonction des situations. Certains métiers, comme ceux du soin ou de l'accompagnement, requièrent une forte dose d'empathie, tandis que d'autres, comme le travail en équipe ou le management, nécessitent de trouver le juste équilibre entre empathie et sympathie. L'essentiel est d'être conscient de ces différentes postures et de savoir adapter son attitude en fonction du contexte et des besoins de ses interlocuteurs.
L'un des premiers signes d'un manque d'empathie au travail est une difficulté à pratiquer l'écoute active. Écouter activement, c'est se montrer pleinement disponible et attentif à son interlocuteur, en s'efforçant de comprendre son point de vue et ses besoins. Cela implique de suspendre temporairement son propre jugement, de mettre en sourdine ses pensées et ses préoccupations, pour se concentrer sur ce que l'autre exprime, tant verbalement que non verbalement.
Les personnes peu empathiques ont souvent tendance à écouter de manière distraite ou superficielle, en pensant déjà à ce qu'elles vont répondre ou en cherchant à orienter la conversation vers leurs propres centres d'intérêt. Elles peuvent interrompre leurs collègues, finir leurs phrases à leur place ou détourner rapidement le sujet vers elles-mêmes. Cette attitude traduit une forme de centration sur soi et une difficulté à se décentrer pour accueillir la perspective d'autrui.
Concrètement, un déficit d'écoute active peut se manifester de multiples façons au quotidien : regarder son téléphone ou son ordinateur pendant que l'autre parle, lui couper régulièrement la parole, lui poser des questions qui révèlent qu'on n'a pas vraiment suivi ce qu'il disait, ou encore enchaîner sur un autre sujet sans rebondir sur ce qu'il vient d'exprimer. Autant de signaux qui peuvent donner à l'interlocuteur le sentiment de ne pas être entendu ni considéré.
À l'inverse, une écoute empathique se caractérise par une attention soutenue et bienveillante, un respect des silences, des reformulations et des questions ouvertes pour mieux comprendre le point de vue de l'autre. Elle suppose de mettre temporairement ses propres besoins et préoccupations entre parenthèses, pour se rendre pleinement disponible à son interlocuteur. C'est cette qualité de présence et d'écoute qui permet de tisser des relations de confiance et de coopération au sein d'une équipe.
Un autre signe révélateur d'un manque d'empathie au travail est la propension à porter des jugements rapides et négatifs sur ses collègues, sans chercher à comprendre leur point de vue ou les raisons qui sous-tendent leurs actions. Les personnes peu empathiques ont tendance à interpréter les comportements d'autrui à l'aune de leurs propres critères et valeurs, sans tenir compte de la diversité des personnalités et des situations.
Ainsi, face à un collaborateur qui rencontre des difficultés ou qui commet une erreur, un manager peu empathique aura tendance à le critiquer ou à le blâmer, plutôt que de chercher à comprendre les causes profondes de ses difficultés et à lui apporter un soutien constructif. De même, face à un collègue qui exprime une opinion divergente, une personne manquant d'empathie aura tendance à le juger négativement, voire à le disqualifier, plutôt que de s'intéresser à son raisonnement et d'essayer de comprendre sa perspective.
Cette attitude de jugement et de critique systématique peut créer un climat de défiance et de compétition au sein de l'équipe, où chacun se sent constamment évalué et remis en question. Elle peut également décourager les collaborateurs de s'exprimer librement et de partager leurs idées, par peur d'être jugés ou critiqués. À terme, c'est la créativité et l'intelligence collective du groupe qui en pâtissent.
Pour développer une posture plus empathique, il est important d'apprendre à suspendre son jugement et à accueillir la différence avec bienveillance et curiosité. Plutôt que de chercher à évaluer ou à catégoriser l'autre, il s'agit de s'intéresser sincèrement à son vécu et à sa vision des choses, en partant du principe que chacun a de bonnes raisons d'agir et de penser comme il le fait. Cette ouverture d'esprit et cette tolérance sont essentielles pour créer un climat de confiance et de respect mutuel, propice à la coopération et à l'épanouissement de tous.
L'empathie suppose une capacité à identifier et à reconnaître les émotions d'autrui, même lorsque celles-ci ne sont pas exprimées de manière explicite. C'est cette aptitude à décoder le langage non verbal, à repérer les signaux subtils qui trahissent les états intérieurs de nos interlocuteurs, qui nous permet d'ajuster notre communication et notre attitude en fonction de leur ressenti.
Or, les personnes manquant d'empathie ont souvent du mal à décrypter les émotions des autres. Elles peuvent se montrer insensibles aux manifestations de joie, de tristesse, de colère ou d'anxiété de leurs collègues, passant à côté de précieuses informations sur leur vécu et leurs besoins. Cette difficulté à percevoir et à interpréter les états émotionnels d'autrui peut donner lieu à des maladresses, des impairs ou des réactions inappropriées, qui risquent de blesser ou de braquer l'interlocuteur.
Imaginons par exemple un collaborateur qui vient d'apprendre une mauvaise nouvelle personnelle et qui arrive au bureau visiblement préoccupé et abattu. Un collègue empathique percevra immédiatement son trouble et s'enquerra de son état avec tact et bienveillance. À l'inverse, un collègue peu empathique pourra ne rien remarquer de particulier, ou pire, faire une remarque déplacée qui accentuera le malaise de son interlocuteur.
Pour développer sa sensibilité aux émotions d'autrui, il est important de s'entraîner à observer attentivement les expressions du visage, les regards, les gestes, les postures et les intonations de ses interlocuteurs. Il s'agit d'apprendre à repérer les micro-expressions qui trahissent les émotions sous-jacentes, même lorsque celles-ci ne sont pas verbalisées. Cette attention aux signaux non verbaux permet d'ajuster subtilement sa communication et de manifester une présence bienveillante et soutenante à ses collègues, en particulier dans les moments difficiles.
L'empathie est étroitement liée à la capacité de s'adapter aux besoins et aux préférences d'autrui. Elle suppose une certaine souplesse relationnelle, une aptitude à ajuster son comportement et sa communication en fonction des personnes et des situations. Or, les individus peu empathiques ont souvent tendance à adopter une posture rigide et inflexible, en imposant leur propre façon de voir et de faire sans tenir compte des particularités de leurs interlocuteurs.
Ainsi, un manager manquant d'empathie pourra avoir du mal à adapter son style de management en fonction des personnalités et des niveaux d'expérience de ses collaborateurs. Il aura tendance à appliquer les mêmes méthodes et les mêmes exigences à tous, sans tenir compte des besoins spécifiques de chacun en termes d'autonomie, de soutien ou de reconnaissance. Cette approche uniformisante risque de générer des frustrations et des incompréhensions au sein de l'équipe, chacun ayant le sentiment que ses particularités ne sont pas prises en compte.
De même, dans le travail en équipe, une personne peu empathique aura tendance à imposer sa propre façon de travailler et de communiquer, sans chercher à comprendre et à s'adapter aux préférences de ses collègues. Elle pourra par exemple insister pour organiser de longues réunions, alors que certains membres de l'équipe préfèrent des échanges plus informels et plus ponctuels. Ou encore, elle pourra privilégier les échanges par écrit, là où d'autres apprécient davantage les interactions en face à face.
Pour développer sa flexibilité relationnelle, il est important de cultiver une véritable curiosité pour la diversité humaine et de chercher à comprendre les besoins et les fonctionnements de chacun. Cela suppose de prendre le temps d'écouter ses interlocuteurs, de les questionner sur leurs préférences et leurs attentes, afin de trouver des modes de collaboration qui conviennent à tous. C'est en faisant preuve de souplesse et d'adaptabilité que l'on peut créer les conditions d'une coopération harmonieuse et efficace, où chacun se sent reconnu et valorisé dans sa singularité.
Enfin, un manque d'empathie se traduit souvent par une difficulté à gérer les conflits de manière constructive. Face à un désaccord ou à une tension, les personnes peu empathiques ont tendance à camper sur leurs positions et à chercher à imposer leur point de vue, plutôt que de chercher à comprendre la perspective de l'autre et à trouver un terrain d'entente.
Cette posture d'affrontement peut prendre différentes formes : ton agressif ou condescendant, refus d'écouter les arguments de l'autre, attaques personnelles, menaces ou ultimatums. Autant d'attitudes qui risquent d'exacerber les tensions et de rendre le conflit insoluble, chacun se sentant incompris et agressé par l'autre.
À l'inverse, une approche empathique de la gestion des conflits suppose de chercher d'abord à comprendre le point de vue et les besoins de son interlocuteur, avant de chercher à se faire comprendre. Il s'agit de créer un espace de dialogue et d'écoute mutuelle, où chacun peut exprimer librement ses préoccupations et ses attentes, sans crainte d'être jugé ou attaqué. C'est en explorant ensemble les raisons profondes du désaccord, en identifiant les besoins et les valeurs qui sous-tendent les positions de chacun, que l'on peut trouver des solutions créatives et mutuellement satisfaisantes.
Pour développer cette approche constructive de la gestion des conflits, il est important de travailler sur sa capacité à accueillir les émotions et les points de vue d'autrui avec bienveillance et ouverture d'esprit. Cela suppose de prendre du recul par rapport à ses propres réactions émotionnelles, d'apprendre à gérer son stress et ses frustrations pour rester dans une posture d'écoute et de dialogue. Des techniques comme la communication non violente ou la médiation peuvent être de précieux alliés pour apprendre à désamorcer les tensions et à favoriser la compréhension mutuelle.
Vous l'aurez compris, l'empathie est une compétence relationnelle essentielle dans le monde professionnel, qui conditionne largement la qualité de nos interactions et notre capacité à collaborer efficacement avec nos collègues. Si certaines personnes semblent naturellement douées pour se mettre à la place des autres et comprendre leurs émotions, l'empathie n'en reste pas moins une compétence qui peut se développer et s'affiner tout au long de la vie.
Pour cela, il est important de cultiver une véritable connaissance de soi et de ses propres modes de fonctionnement. C'est en apprenant à identifier et à réguler nos propres émotions, en clarifiant nos valeurs et nos besoins profonds, que nous pouvons progressivement nous ouvrir à la compréhension d'autrui. Un travail d'introspection et de développement personnel peut ainsi être un précieux allié pour renforcer notre intelligence émotionnelle et relationnelle.
C'est précisément l'objectif du Bilan d'Excellence que nous proposons : permettre à chacun de mieux se connaître et de développer son potentiel relationnel, en particulier en termes d'empathie. Grâce à un outil unique de connaissance de soi, le Modèle d'Orientation Identitaire et Itératif (MO2I), notre bilan va plus loin que les bilans de compétences classiques, en permettant à chacun d'identifier sa zone de génie unique et irremplaçable. Une connaissance précieuse pour mieux comprendre ses propres modes de fonctionnement et ajuster ses attitudes en fonction des situations et des personnes.
En conclusion, l'empathie apparaît comme une compétence clé pour nouer des relations de travail harmonieuses et efficaces. Si elle nous semble parfois faire défaut chez certains collègues ou managers, il est important de garder à l'esprit qu'elle peut se développer à tout âge, pour peu que l'on s'en donne les moyens. En cultivant une meilleure connaissance de nous-mêmes et de nos propres émotions, en apprenant à nous mettre à la place d'autrui et à accueillir les différences avec bienveillance, nous pouvons progressivement renforcer notre intelligence relationnelle et contribuer à créer des environnements de travail plus épanouissants et coopératifs. Un défi passionnant, qui mérite que l'on s'y attelle avec curiosité et persévérance.