



4 erreurs à éviter lorsqu'on tente de se prémunir des risques psychosociaux au travail


Dans un monde professionnel où le bien-être au travail est devenu un enjeu majeur, la prévention des risques psychosociaux (RPS) s'impose comme une préoccupation centrale pour les organisations.
Selon une récente étude de Santé Publique France, près de 30% des salariés français déclarent être exposés à des facteurs de RPS, avec des conséquences significatives sur leur santé physique et mentale.
Mais sommes-nous certains d'appréhender correctement ces risques et, surtout, d'adopter les bonnes stratégies pour nous en prémunir ?
Dans cet article, nous allons explorer quatre erreurs fondamentales que nous commettons fréquemment lorsque nous tentons de prévenir ces risques psychosociaux au travail.
Notre objectif est de vous proposer une vision plus nuancée et profonde de ces enjeux, pour développer une approche véritablement efficace et durable.
Sommaire





Qu'est-ce que réellement les risques psychosociaux au travail ?
Les risques psychosociaux ne se limitent pas aux situations de stress aigu ou de harcèlement, contrairement à ce que l'on pourrait penser. Ils émergent précisément à l'intersection entre l'individu, dans sa singularité la plus profonde, et son environnement de travail.
Ces risques représentent tous les aspects qui peuvent affecter l'intégrité physique et mentale d'une personne dans son cadre professionnel. Ils comprennent bien entendu le stress chronique, mais aussi le sentiment de déconnexion profonde avec son activité, l'impression de ne pas être à sa juste place, ou encore le manque de reconnaissance qui touche à notre identité professionnelle.
Prenons l'exemple de Marie-Curie. Si elle avait été contrainte d'exercer un métier administratif sans lien avec sa passion pour la recherche scientifique, nous aurions probablement été privés de ses extraordinaires découvertes. Cette inadéquation entre sa zone de génie naturelle et son activité professionnelle aurait constitué un risque psychosocial majeur pour elle.
Les RPS touchent donc à des dimensions bien plus profondes que le simple confort émotionnel au travail. Ils concernent l'alignement entre notre identité profonde, nos aspirations existentielles et notre rôle professionnel. C'est pourquoi une prévention efficace doit adopter une approche holistique, tenant compte de ces différentes dimensions.
Erreur : Considérer le bien-être au travail comme un simple confort émotionnel
La première erreur consiste à réduire le bien-être au travail à la seule dimension émotionnelle. Nous pensons souvent, à tort, qu'il suffit de créer une ambiance agréable et des relations harmonieuses pour prévenir les risques psychosociaux.
En réalité, le véritable bien-être professionnel repose sur l'alignement de trois dimensions essentielles de notre être :
- La dimension physique : notre santé, notre énergie, notre capacité à accomplir nos tâches sans épuisement.
- La dimension émotionnelle : nos ressentis, notre satisfaction, notre sentiment d'appartenance.
- La dimension existentielle : le sens que nous donnons à notre travail, la manière dont il s'inscrit dans notre vocation et notre quête de sens.
Lorsque nous négligeons l'une de ces dimensions, nous créons un déséquilibre qui peut devenir source de souffrance. Un environnement de travail agréable, des collègues sympathiques et même une rémunération satisfaisante ne suffisent pas si notre activité professionnelle ne nous permet pas d'exprimer ce qui fait notre singularité.
Avez-vous déjà ressenti ce malaise diffus, cette impression de vide, malgré des conditions de travail apparemment favorables ? C'est précisément le signe d'un déséquilibre entre ces trois dimensions, et particulièrement d'un manque d'alignement avec votre dimension existentielle.
Pour prévenir efficacement les risques psychosociaux, il est donc essentiel d'interroger la manière dont votre travail vous permet d'exprimer votre potentiel unique et de répondre à vos besoins ontologiques les plus profonds. Un travail qui ne fait appel qu'à vos compétences techniques, sans solliciter votre singularité, risque de vous exposer à un sentiment d'insatisfaction croissant.
Erreur : Négliger l'alignement entre les compétences et la zone d'excellence naturelle
La deuxième erreur majeure consiste à confondre compétences et excellence naturelle. Dans nos démarches de prévention des RPS, nous nous focalisons souvent sur l'adéquation entre les compétences acquises d'un collaborateur et les exigences de son poste.
Or, cette approche néglige une dimension fondamentale : chaque personne possède une zone de génie unique dans laquelle elle excelle de façon totalement naturelle et souvent inconsciente. Cette zone ne correspond pas nécessairement à nos diplômes ou à nos formations, mais plutôt à cette manière singulière que nous avons d'aborder les problèmes, de créer des solutions, d'interagir avec le monde.
Wolfgang Amadeus Mozart est l'illustration parfaite de ce phénomène. Sa zone d'excellence naturelle - sa capacité innée à composer et à percevoir la musique - s'est manifestée très tôt dans sa vie, bien avant toute formation formelle. Si Mozart avait été contraint de travailler dans un domaine étranger à cette zone de génie, malgré d'éventuelles compétences acquises dans ce domaine, il aurait probablement souffert d'un profond sentiment d'inadéquation.
Cette incompatibilité entre notre zone d'excellence naturelle et notre activité quotidienne constitue l'un des facteurs les plus sous-estimés des risques psychosociaux. Elle peut entraîner non seulement une fatigue chronique, mais aussi un sentiment profond d'imposture ou d'illégitimité.
Pourquoi ce phénomène est-il si répandu ? Parce que nous avons tendance à banaliser ce qui nous vient naturellement. Notre zone de génie nous semble si évidente que nous peinons à y accorder de la valeur, préférant mettre en avant les compétences acquises difficilement.
Pour prévenir efficacement les RPS, il est donc crucial d'identifier cette zone d'excellence naturelle et de rechercher des contextes professionnels où elle peut s'exprimer pleinement. Cela implique un véritable travail d'introspection, dépassant largement le cadre des traditionnels tests de personnalité qui vous enferment dans des cases prédéfinies.
Demandez-vous : dans quelles situations avez-vous l'impression d'agir avec fluidité, créativité et sans effort particulier ? Ces moments révèlent souvent votre zone de génie unique.
Erreur : Confondre reconnaissance professionnelle et système de récompense
La troisième erreur majeure dans la prévention des risques psychosociaux consiste à confondre reconnaissance professionnelle et système de récompense. Nombreuses sont les organisations qui pensent prévenir les RPS en mettant en place des dispositifs de récompenses : primes, avantages, promotions, etc.
Or, la véritable reconnaissance va bien au-delà de ces aspects matériels. Elle touche à notre besoin fondamental d'être reconnu pour notre singularité, pour cette contribution unique que nous apportons et que personne d'autre ne pourrait apporter exactement de la même manière.
La reconnaissance authentique ne s'obtient pas artificiellement. Elle émerge naturellement lorsque nous œuvrons dans un contexte qui correspond à notre manière naturelle d'agir, à notre zone de génie. C'est cette adéquation qui nous permet d'apporter une valeur ajoutée réellement perçue et appréciée par notre entourage professionnel.
Prenons l'exemple de Steve Jobs. Sa plus grande force n'était pas sa maîtrise technique, mais sa vision unique du design et de l'expérience utilisateur. Lorsqu'il a pu exprimer pleinement cette singularité chez Apple, la reconnaissance est venue naturellement – non pas sous forme de simples récompenses, mais sous forme d'une véritable appréciation de sa contribution singulière.
Pour prévenir les RPS liés au manque de reconnaissance, il est donc essentiel de créer des conditions où chacun peut apporter sa contribution spécifique, en cohérence avec sa zone d'excellence naturelle. Cela implique de dépasser la vision standardisée des compétences pour adopter une approche véritablement individualisée.
Erreur : Standardiser les approches de prévention sans tenir compte des singularités
La quatrième et dernière erreur fondamentale dans la prévention des risques psychosociaux réside dans la standardisation excessive des approches. Trop souvent, les organisations adoptent des solutions "clé en main" censées convenir à tous : séances de méditation collective, ateliers de gestion du stress, formations génériques...
Ces initiatives, bien qu'utiles, ne traitent généralement que les symptômes sans s'attaquer aux causes profondes des RPS. Elles négligent un fait essentiel : chaque individu est unique, avec des besoins, des aspirations et une zone d'excellence qui lui sont propres.
Une véritable prévention des risques psychosociaux doit donc commencer par une compréhension fine de cette singularité. Elle nécessite une approche personnalisée, tenant compte des spécificités de chaque individu.
La méditation peut ainsi aider certaines personnes à gérer leur stress, mais elle ne résoudra pas le problème fondamental d'un individu contraint d'exercer un métier en contradiction avec sa vocation profonde. De même, les formations génériques à la communication peuvent améliorer temporairement les relations au sein d'une équipe, sans pour autant résoudre les tensions liées à une mauvaise répartition des rôles par rapport aux zones d'excellence naturelle de chacun.
Pour une prévention efficace des RPS, il est donc nécessaire d'accompagner chaque personne dans la découverte de sa singularité, de ce qui la rend unique et irremplaçable. Cette démarche peut prendre la forme d'un bilan de compétences approfondi, allant bien au-delà de l'analyse des savoir-faire acquis pour explorer cette zone de génie souvent inconsciente.
C'est précisément l'approche que nous avons développée avec le Bilan d'Excellence. Contrairement aux bilans de compétences traditionnels qui utilisent souvent des tests standardisés vous enfermant dans des cases prédéfinies, notre méthode permet d'identifier votre zone de génie unique dans laquelle vous excellez de façon totalement naturelle et inconsciente.
Vers une prévention authentique des risques psychosociaux
La prévention des risques psychosociaux au travail demande une approche bien plus profonde que la simple amélioration des conditions matérielles ou relationnelles. Elle nous invite à reconsidérer fondamentalement la relation entre l'individu et son activité professionnelle.
Plutôt que de chercher à adapter l'individu à son environnement de travail, peut-être est-il temps d'envisager une démarche inverse : créer des contextes professionnels qui permettent à chacun d'exprimer pleinement sa singularité.
Cette perspective ouvre la voie à une nouvelle conception du travail, non plus comme simple source de revenus ou même de satisfaction, mais comme véritable espace d'expression de soi et de contribution unique au monde.