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4 erreurs à éviter lorsqu'on tente de gérer les relations toxiques au travail

Les relations toxiques au travail peuvent transformer notre quotidien professionnel en véritable fardeau. Elles s'immiscent progressivement dans notre vie, altérant non seulement notre bien-être au travail, mais également notre perception de nous-mêmes et de nos compétences. Selon une étude menée par le cabinet Empreinte Humaine en 2023, plus de 37% des salariés français déclarent avoir été confrontés à des comportements toxiques dans leur environnement professionnel. Plus inquiétant encore, parmi ces personnes, 64% rapportent avoir observé une dégradation significative de leur confiance en eux et de leur capacité à s'affirmer professionnellement.


En tant qu'accompagnateurs de personnes en reconversion professionnelle, nous constatons quotidiennement que ces situations relationnelles difficiles constituent souvent l'élément déclencheur d'une remise en question profonde. Mais comment éviter certaines erreurs courantes lorsque nous tentons de gérer ces relations toxiques ? Quels pièges invisibles nous guettent lorsque nous cherchons à préserver notre intégrité dans un environnement professionnel délétère ?

Qu'est-ce que réellement une relation toxique au travail ?

Une relation toxique au travail va bien au-delà des conflits interpersonnels occasionnels que nous pouvons tous rencontrer dans notre vie professionnelle. Si nous pensons souvent aux manifestations évidentes comme le harcèlement ou les comportements ouvertement hostiles, la réalité est souvent plus nuancée et insidieuse.


Ces relations se caractérisent par une dynamique persistante qui érode progressivement notre bien-être et notre sentiment de valeur. Comme le soulignait Marie Pezé, docteure en psychologie et pionnière dans la reconnaissance des risques psychosociaux en France : "Ce n'est pas l'intensité d'un comportement négatif qui cause le plus de dommages, mais sa répétition systématique dans le temps."


Les relations toxiques au travail prennent diverses formes :


Cette dernière caractéristique mérite particulièrement notre attention. Dans un environnement relationnel sain, chaque personne peut exprimer ce qui la rend unique, sa manière singulière d'aborder et de résoudre les problèmes. À l'inverse, les environnements toxiques tendent à uniformiser, à ignorer les talents singuliers et à imposer des modes de fonctionnement standardisés qui étouffent l'authenticité.


Avez-vous déjà remarqué comment certaines personnes semblent perdre progressivement leur énergie et leur créativité après plusieurs mois dans un environnement toxique ? Ce phénomène n'est pas anodin : il traduit cette pression constante à se conformer plutôt qu'à s'exprimer authentiquement.


Tenter de changer l'autre plutôt que de clarifier ses propres limites

La première erreur, peut-être la plus commune, consiste à investir notre énergie dans la tentative de transformer l'autre personne. Combien d'heures avons-nous passées à réfléchir à la manière de faire comprendre à un collègue ou un supérieur à quel point son comportement nous affecte négativement ? Combien de scénarios avons-nous imaginés où cette personne prendrait soudainement conscience de l'impact de ses actions ?


Cette approche, bien que naturelle, s'avère généralement contre-productive pour plusieurs raisons fondamentales.


D'abord, elle nous place dans une position de dépendance face à des changements que nous ne pouvons pas contrôler. Comme l'illustre parfaitement l'expérience de Gandhi qui disait : "Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde", notre pouvoir d'action réel commence par nous-mêmes, non par la transformation des autres.


Ensuite, cette focalisation sur l'autre nous détourne de notre véritable levier d'action : la définition et la communication de nos propres limites. Imaginez un instant que vous soyez dans une pièce où quelqu'un augmente progressivement le volume de la musique. Plutôt que d'espérer que cette personne réalise d'elle-même que le volume est trop élevé, n'est-il pas plus efficace d'exprimer clairement votre besoin de calme ?


Enfin, cette tentative de changer l'autre alimente souvent le cycle toxique en créant une dynamique d'opposition. Plus nous essayons de changer une personne, plus elle risque de se sentir jugée et de renforcer les comportements problématiques.


La clé réside dans un travail d'introspection permettant d'identifier clairement nos valeurs, nos besoins et nos limites. Lorsque vous définissez précisément ce qui est acceptable ou non pour vous, vous reprenez le contrôle de la situation.


Par exemple, plutôt que d'espérer qu'un collègue cesse ses remarques dénigrantes, vous pouvez affirmer : "Je préfère recevoir des retours constructifs plutôt que des critiques générales. Pouvons-nous échanger sur des points d'amélioration spécifiques ?" Cette approche vous permet d'exprimer votre besoin sans attaquer l'autre personne.


Confondre adaptation professionnelle et dénaturation de soi

Une erreur subtile mais profondément dommageable consiste à croire que s'adapter professionnellement implique nécessairement de renoncer à qui nous sommes fondamentalement.


Dans des environnements toxiques, nous pouvons progressivement adopter des comportements, des valeurs ou des méthodes de travail qui entrent en contradiction avec notre nature profonde. Cette dénaturation de soi, souvent inconsciente, est l'une des principales sources de souffrance professionnelle.


Prenons l'exemple de Marie, designer de formation. Passionnée par l'esthétique et la créativité, elle a progressivement été cantonnée à des tâches administratives par un supérieur qui valorisait davantage la "rigueur" que l'inventivité. Pour s'adapter, Marie a commencé à réprimer ses élans créatifs, à adopter un langage plus technique, à privilégier les solutions conventionnelles. Au bout d'un an, ses collègues la félicitaient pour son "évolution professionnelle", mais elle ne se reconnaissait plus dans son travail ni dans sa façon d'aborder les projets.


Il existe une différence fondamentale entre :


Pour éviter cette erreur, prenez régulièrement un temps de réflexion pour vous demander : "Est-ce que mes actions quotidiennes au travail me permettent d'exprimer ma singularité et d'utiliser mes talents naturels ?" Si la réponse est constamment négative, il s'agit peut-être d'un signe que la relation toxique vous pousse à vous dénaturer.


Négliger l'impact des relations toxiques sur votre vocation

Les relations toxiques au travail peuvent progressivement nous détourner de notre véritable vocation professionnelle, et c'est là que réside leur danger le plus insidieux.


À force d'évoluer dans un environnement qui ne reconnaît pas notre singularité, nous pouvons perdre de vue ce qui nous anime réellement, cette zone de génie qui nous est propre et dans laquelle nous excellons naturellement, sans effort conscient.


Cette perte de connexion avec notre nature profonde peut se manifester de façon subtile :


Le danger réside dans la tendance à attribuer ces symptômes à nos propres insuffisances plutôt qu'à l'environnement relationnel toxique. L'histoire du compositeur Mozart illustre parfaitement ce phénomène. Lorsqu'il travaillait sous la tutelle de l'archevêque Colloredo à Salzbourg, ses compositions étaient techniquement accomplies mais dépourvues de l'étincelle qui caractérisait son génie. Ce n'est qu'en quittant cet environnement contraignant qu'il put renouer avec sa véritable nature créative.


Il est essentiel de comprendre que ces doutes ne reflètent pas nécessairement un manque de compétences ou d'adéquation avec votre domaine professionnel, mais peuvent être le symptôme d'un environnement relationnel toxique qui vous empêche d'exprimer pleinement votre potentiel unique.


Pour contrer cette erreur, prenez régulièrement le temps d'identifier les moments où vous vous sentez dans votre "flow", cette sensation de fluidité et d'aisance où le temps semble s'écouler différemment. Ces moments sont des indicateurs précieux qui vous reconnectent à votre vocation authentique.


Rester isolé face aux relations toxiques

L'isolement représente l'une des erreurs les plus courantes et les plus préjudiciables lorsqu'on fait face à des relations toxiques au travail. Cette tendance à garder pour soi ses difficultés relationnelles peut provenir de plusieurs sources :


Cette erreur est particulièrement dommageable car l'isolement agit comme un amplificateur des effets néfastes des relations toxiques. Comme l'expliquait brillamment la psychologue Brené Brown dans ses travaux sur la vulnérabilité : "Le silence nourrit la honte, alors que la honte, elle, se nourrit du silence."


L'isolement nous prive également de la perspective extérieure dont nous avons besoin pour distinguer ce qui relève réellement d'une dynamique toxique et ce qui pourrait provenir de nos propres filtres perceptifs. Sans cette perspective, nous risquons soit de minimiser des comportements véritablement toxiques, soit d'interpréter de façon excessive des comportements relativement neutres.


Pour éviter ce piège, plusieurs démarches peuvent être entreprises :


Le partage ne vise pas simplement à trouver du réconfort, mais constitue une démarche active pour préserver votre clarté intérieure et votre connexion à votre vocation authentique.


Avez-vous remarqué que les personnes qui semblent le mieux résister aux environnements toxiques sont souvent celles qui maintiennent des liens sociaux diversifiés, tant professionnels que personnels ? Cette diversité de relations leur permet de maintenir un équilibre psychologique et de relativiser les expériences négatives vécues dans un contexte particulier.


Reconnaître les signes qu'il est temps d'envisager une reconversion

Face à des relations toxiques persistantes, il arrive un moment où la question de la reconversion professionnelle s'impose naturellement. Non pas comme une fuite, mais comme une démarche positive de reconnexion avec soi-même et sa véritable vocation.


Certains signes peuvent vous alerter qu'il est peut-être temps d'envisager cette option :


Ces signaux ne signifient pas nécessairement que vous devez changer radicalement de métier ou de secteur. Parfois, c'est simplement l'environnement relationnel qui ne vous permet pas d'exprimer pleinement qui vous êtes et ce que vous avez à offrir.


La question fondamentale à se poser n'est pas tant "Quel métier devrais-je faire ?" mais plutôt "Dans quel contexte puis-je exprimer pleinement ma singularité et contribuer de façon alignée avec ma nature profonde ?".


Pour répondre à cette question, un accompagnement professionnel peut s'avérer précieux. Si les bilans de compétences traditionnels permettent d'identifier vos aptitudes et vos aspirations, ils peuvent parfois manquer de profondeur dans l'exploration de votre singularité.


C'est pourquoi vous pourriez bénéficier d'un Bilan d'Excellence, une approche qui va au-delà des compétences pour identifier cette zone de génie unique qui vous est propre, dans laquelle vous excellez naturellement et sans effort conscient.


Conclusion

Les relations toxiques au travail agissent comme un voile qui nous sépare progressivement de notre véritable nature. En prenant conscience des erreurs à éviter dans leur gestion, nous faisons déjà un pas important vers la préservation de notre intégrité professionnelle.


Au-delà des techniques de communication ou de gestion des conflits, l'enjeu véritable est de maintenir vivante cette connexion avec notre singularité, cette manière unique d'être et d'agir dans le monde qui constitue notre contribution la plus précieuse.


La prochaine fois que vous vous trouvez face à une situation relationnelle difficile au travail, rappelez-vous que votre première responsabilité n'est pas de changer l'autre ou de vous y adapter à tout prix, mais de rester fidèle à cette voix intérieure qui vous guide vers votre épanouissement authentique.


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