
5 signes symptomatiques que vous avez une bonne connaissance de soi
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La connaissance de soi représente l'un des plus grands défis que nous rencontrons dans notre parcours de vie. Selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology (2018), plus de 70% des adultes estiment avoir une connaissance limitée d'eux-mêmes, malgré leurs efforts pour se comprendre.
Cette difficulté s'explique par des facteurs neurologiques, sociaux et psychologiques qui créent un voile entre notre conscience et notre véritable nature.
Dans cet article, nous explorerons les raisons profondes qui rendent cette quête si complexe et comment surmonter ces obstacles pour atteindre une meilleure compréhension de nous-mêmes.
Contrairement à l'idée répandue, la connaissance de soi ne se résume pas à identifier nos goûts, nos préférences ou nos valeurs. Ces éléments, bien qu'utiles, demeurent superficiels et fluctuants au cours de notre existence. Ils constituent ce que nous pourrions appeler une "connaissance de surface" qui évolue constamment au fil de nos expériences.
La véritable connaissance de soi s'ancre beaucoup plus profondément. Elle consiste à mettre des mots précis sur notre zone de génie unique dans laquelle nous excellons de façon totalement naturelle et inconsciente. Cette zone de génie s'apparente à une empreinte digitale identitaire qui nous caractérise dans notre singularité la plus profonde et qui, contrairement à nos goûts et préférences, ne change pas fondamentalement avec le temps.
Prenons l'exemple de Léonard de Vinci. Sa zone de génie ne résidait pas simplement dans sa capacité à peindre ou à inventer, mais dans sa façon unique d'observer le monde, de faire des connexions entre différents domaines et de transformer ces observations en créations concrètes. Cette manière d'opérer constituait son identité profonde, bien au-delà de ses compétences techniques.
Paradoxalement, ce qui nous rend vraiment uniques nous échappe complètement. Notre zone de génie fonctionne tellement naturellement que nous n'en avons pas conscience. Comme l'explique la neuropsychologie, nos automatismes les plus puissants sont encodés dans notre mémoire procédurale - cette mémoire de l'action que nous ne pouvons pas verbaliser facilement.
Avez-vous déjà remarqué à quel point il est difficile d'expliquer à quelqu'un comment vous faites du vélo ou comment vous nouez vos lacets ? C'est parce que ces actions relèvent de la mémoire procédurale. Notre zone de génie fonctionne de la même manière, mais à un niveau bien plus complexe et profond.
Nous utilisons quotidiennement cette excellence sans même nous en rendre compte, et cette automaticité rend son identification particulièrement difficile. C'est comme essayer de voir ses propres yeux sans miroir : impossible puisque ce sont précisément nos yeux qui nous permettent de voir. De même, notre zone de génie, étant notre filtre de perception du monde, nous échappe naturellement.
Notre tendance à banaliser ce qui nous vient facilement constitue un obstacle majeur à la connaissance de soi. "Comment ce qui me semble si simple pourrait-il être exceptionnel ?" Voilà la question que nous nous posons inconsciemment.
Dans notre quotidien, nous avons naturellement tendance à dévaloriser notre zone de génie précisément parce qu'elle nous demande si peu d'effort. Cette facilité nous laisse penser, à tort, que tout le monde possède cette même capacité. Par exemple, une personne capable de résoudre intuitivement des conflits interpersonnels pourrait considérer cette aptitude comme ordinaire, pensant que tout le monde sait faire cela aussi facilement qu'elle.
Cette banalisation nous conduit à ignorer ce don qui nous rend uniques et singuliers, et à passer à côté de l'essentiel : cette zone de génie dans laquelle nous excellons naturellement et qui définit notre véritable identité. C'est pourquoi il nous est si difficile de répondre avec précision à la question "Qui suis-je réellement ?".
Notre zone de génie s'est construite principalement durant notre enfance, entre 0 et 16 ans, à travers nos expériences heureuses et malheureuses. D'un point de vue neurologique, c'est durant cette période que notre cerveau crée le plus de neurones et de connexions.
Des recherches en neurosciences ont démontré que c'est de 0 à 3 ans que le cerveau de l'enfant atteint un pic dans la création de neurones. À partir de 3 ans, face aux épreuves et aux joies, notre cerveau a établi des chemins neuronaux spécifiques qui, avec le temps, se sont spécialisés et affinés.
Ce processus entièrement inconscient nous a rendus experts dans un type de problème bien particulier, sans que nous en ayons la moindre conscience. Comme l'empreinte répétée sur un chemin d'herbe qui finit par tracer un sentier, nos expériences ont façonné notre zone de génie. Ce processus invisible explique pourquoi il est si difficile d'en prendre conscience par nous-mêmes.
Pour illustrer ce phénomène, pensez à Mozart dont le génie musical s'est développé très tôt, en partie grâce à l'environnement musical dans lequel il a grandi. Ses expériences précoces ont façonné sa perception unique de la musique et sa capacité à composer avec une facilité déconcertante dès son plus jeune âge.
La plupart des outils d'introspection disponibles aujourd'hui - tests de personnalité, inventaires de compétences, bilans classiques - fonctionnent sur le principe de la typologie. Ces outils nous attribuent une "case" dans laquelle nous sommes censés entrer, occultant ce qui fait notre véritable unicité.
Avez-vous déjà rempli un questionnaire de personnalité en ligne pour découvrir que vous êtes "INFJ" ou "Dominant Rouge"? Ces catégorisations, bien que rassurantes, nous enferment dans des définitions standardisées qui ne capturent pas notre singularité profonde. C'est comme essayer de décrire un tableau de Rembrandt uniquement par ses couleurs dominantes - on manque l'essentiel.
Ces approches manquent cruellement de précision et ne tiennent pas compte des subtilités qui font ce que nous sommes. Elles nous maintiennent dans une connaissance superficielle et standardisée de nous-mêmes, plutôt que de nous révéler cette zone de génie unique qui constitue notre identité profonde. C'est pourquoi tant de personnes ressortent insatisfaites de ces démarches, avec le sentiment que quelque chose d'essentiel leur échappe encore.
L'histoire que nous nous racontons sur nous-mêmes - notre identité narrative - constitue souvent un obstacle majeur à la véritable connaissance de soi. Au fil des années, nous construisons un récit cohérent mais parfois éloigné de notre véritable nature.
"Je suis comme ceci, je ne suis pas comme cela" - ces affirmations limitantes nous maintiennent dans une perception figée de notre identité. Notre identité narrative peut être influencée par notre éducation, les attentes de notre entourage, nos échecs et nos réussites passées.
Par exemple, une personne qui a échoué à un examen de mathématiques dans sa jeunesse peut se construire l'identité narrative "je ne suis pas doué(e) pour les chiffres", alors que sa véritable zone de génie pourrait très bien impliquer une forme d'intelligence logico-mathématique qu'elle n'a jamais explorée sous le bon angle.
Cette identité narrative nous conduit souvent à confondre nos compétences acquises (qui demandent un effort) avec notre zone de génie naturelle (qui n'en demande pas), nous éloignant ainsi de notre véritable nature. Pour dépasser cette limitation, il peut être utile de s'interroger régulièrement : "Suis-je vraiment comme je pense être, ou est-ce simplement l'histoire que je me raconte?"
Notre société valorise grandement les "envies" et les "passions" comme boussoles dans nos choix de vie. "Suivez vos passions", "Faites ce que vous aimez"... Ces injonctions, bien qu'attrayantes, engendrent une confusion majeure entre ce que nous voulons et ce dont nous avons réellement besoin pour nous épanouir.
Nos envies, souvent influencées par notre environnement social et les tendances du moment, peuvent nous détourner de nos véritables besoins fondamentaux - ceux liés à notre zone de génie. Contrairement à nos envies qui apparaissent clairement à notre conscience, nos véritables besoins demeurent largement inconscients et donc difficiles à identifier par nous-mêmes.
Prenons l'exemple d'une personne qui se passionne soudainement pour la photographie après avoir suivi des influenceurs sur Instagram. Cette envie, bien que sincère, peut n'être qu'une aspiration passagère sans lien avec sa zone de génie profonde. Cette confusion explique pourquoi tant de reconversions professionnelles basées uniquement sur les "envies" finissent par générer de nouvelles insatisfactions.
Pour distinguer vos envies passagères de vos besoins fondamentaux, observez les activités qui vous procurent non pas seulement du plaisir momentané, mais une satisfaction profonde et durable, même lorsqu'elles impliquent des défis.
Face à ces multiples obstacles qui entravent notre connaissance de soi, comment avancer vers une compréhension plus authentique de notre nature profonde? Voici quelques pistes de réflexion qui pourraient vous aider dans cette démarche :
Un accompagnement externe peut s'avérer précieux dans cette exploration. Le bilan de compétences traditionnel propose déjà un regard extérieur sur votre parcours et vos aptitudes. Toutefois, pour aller plus loin dans la découverte de votre zone de génie unique, le Bilan d'Excellence que nous proposons permet d'identifier avec précision cette singularité qui vous caractérise, grâce notamment à la méthode MO2I qui ne vous enferme dans aucune case prédéfinie.
La difficulté à gagner en connaissance de soi n'est pas le signe d'un échec personnel, mais bien la conséquence de mécanismes neurologiques et psychologiques profondément ancrés en nous. Cette compréhension nous libère de la pression de devoir "nous connaître parfaitement" par nos propres moyens.
La véritable connaissance de soi ne s'atteint pas en un jour ni en suivant un simple questionnaire. Elle s'épanouit progressivement à travers une démarche sincère et patiente, enrichie par des regards extérieurs bienveillants et avisés.
En acceptant que notre excellence puisse nous échapper précisément parce qu'elle nous est si naturelle, nous ouvrons la porte à une compréhension plus authentique et plus profonde de qui nous sommes réellement.