
5 signes symptomatiques que vous êtes en pleine errance vocationnelle
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L'errance vocationnelle touche de nombreuses personnes aujourd'hui, souvent sans qu'elles en comprennent véritablement les causes profondes. Ce sentiment persistant de décalage entre notre activité professionnelle et ce pour quoi nous sommes réellement faits affecte profondément notre équilibre de vie. Selon une étude publiée dans le Journal of Vocational Behavior en 2022, plus de 47% des actifs rapportent ne pas se sentir à leur place professionnellement, malgré parfois des carrières objectivement réussies.
Cette statistique révèle l'ampleur d'un phénomène qui dépasse largement la simple insatisfaction professionnelle passagère. Plus troublant encore, l'étude montre que ce sentiment persiste même après plusieurs changements d'emploi, suggérant que les racines du problème sont plus profondes qu'une simple inadéquation avec un poste particulier.
Dans cet article, nous explorerons les raisons fondamentales qui conduisent à cette errance, depuis la déconnexion de notre excellence naturelle jusqu'à l'influence du conformisme social, pour mieux comprendre pourquoi tant de personnes peinent à trouver leur véritable chemin professionnel.
L'errance vocationnelle n'est pas simplement le fait de chercher un nouveau métier ou de s'interroger ponctuellement sur son avenir professionnel. Il s'agit d'un état beaucoup plus profond et persistant.
L'errance vocationnelle se définit comme un état de perdition existentielle où l'individu s'éloigne progressivement de sa véritable vocation à travers des choix professionnels qui ne correspondent pas à sa nature profonde. Elle se manifeste par une tension intérieure constante, un sentiment d'imposture, et paradoxalement, par une incapacité à identifier clairement ce qui nous conviendrait mieux.
Prenons l'exemple de Marie, cadre supérieure dans le secteur bancaire depuis quinze ans. Malgré une carrière brillante et un salaire confortable, elle ressent un vide persistant. Elle a changé quatre fois d'entreprise, pensant à chaque fois que le problème venait de son environnement de travail. Pourtant, ce sentiment de décalage l'a suivie partout. Marie n'est pas simplement insatisfaite de son emploi – elle est en errance vocationnelle.
Cette errance se distingue du simple questionnement professionnel par sa nature récurrente et son impact sur l'ensemble de notre équilibre de vie. Les personnes qui en souffrent rapportent souvent une fatigue chronique face aux tâches professionnelles, même lorsque celles-ci ne sont pas particulièrement éprouvantes. Ce n'est pas la difficulté du travail qui épuise, mais son inadéquation avec notre nature profonde.
L'errance vocationnelle n'est pas résolue par un simple changement d'emploi, mais nécessite une reconnexion profonde avec notre identité fondamentale. C'est un travail d'exploration intérieure que notre société, orientée vers l'action et les résultats visibles, tend à négliger.
La cause la plus fondamentale de l'errance vocationnelle réside dans notre incapacité à identifier et reconnaître notre excellence naturelle. Chaque être humain possède une zone de génie unique dans laquelle il excelle de façon totalement naturelle et inconsciente. Cette excellence s'est construite principalement durant notre enfance, entre 0 et 16 ans, à travers nos expériences tant heureuses que malheureuses.
Pour illustrer ce concept, pensons à Mozart qui, dès l'âge de cinq ans, composait déjà des pièces musicales d'une complexité stupéfiante. Sa zone de génie s'était manifestée très tôt et de façon évidente. Cependant, pour la plupart d'entre nous, cette excellence naturelle est bien moins spectaculaire et surtout, beaucoup moins évidente à nos propres yeux.
Le problème est que cette excellence nous paraît tellement évidente et naturelle que nous avons tendance à la banaliser. "Ce n'est rien de spécial", pensons-nous, "tout le monde sait faire ça". Cette banalisation nous conduit à ignorer notre don unique et à nous orienter vers des voies qui ne correspondent pas à notre véritable nature.
Avez-vous déjà reçu un compliment pour quelque chose que vous trouviez parfaitement ordinaire, au point d'être surpris par l'admiration exprimée ? C'est précisément dans ces moments que notre excellence naturelle se révèle aux autres, alors qu'elle reste invisible à nos propres yeux.
Notre système éducatif et social nous a habitués à valoriser l'acquisition de compétences par l'effort et l'apprentissage conscient, au détriment de notre excellence naturelle qui s'exprime sans effort. "Ce qui est difficile a de la valeur, ce qui est facile n'en a pas" - cette croyance profondément ancrée nous pousse à ignorer nos talents naturels pour nous concentrer sur des domaines qui nous demandent plus d'efforts.
Nous finissons par ignorer notre mode opératoire unique et cherchons notre voie dans des directions qui, bien que séduisantes sur le papier, ne correspondent pas à notre identité profonde. C'est comme si un poisson s'obstinait à apprendre à grimper aux arbres parce que cette compétence est valorisée socialement, ignorant sa capacité innée à nager avec grâce et facilité.
Pour sortir de cette errance, la première étape consiste donc à porter un regard neuf sur ce qui nous est naturel, sans le dévaloriser. Observez quelles activités vous procurent à la fois du plaisir et une aisance particulière, où le temps semble s'écouler différemment. Ces indices pointent souvent vers notre excellence naturelle, cette zone de génie unique que nous avons trop longtemps négligée.
Le conformisme social exerce une pression considérable sur nos choix professionnels et constitue une cause majeure d'errance vocationnelle. Dès l'enfance, nous sommes confrontés à des injonctions implicites ou explicites concernant ce qui constitue une "bonne carrière" ou un "métier respectable".
Ces pressions sociales nous poussent à privilégier des choix professionnels basés sur des critères extérieurs plutôt que sur notre résonance intérieure. La sociologue Christine Castelain-Meunier a démontré dans ses travaux que les choix d'orientation professionnelle sont fortement influencés par l'environnement familial et culturel, souvent au détriment des aspirations personnelles profondes.
Nous finissons par emprunter des chemins qui, bien que validés socialement, nous éloignent de notre véritable vocation. Combien d'entre nous ont choisi leur voie en fonction des attentes parentales, du prestige social ou des perspectives financières, mettant de côté une passion ou un talent naturel jugé moins "sérieux" ?
Le conformisme se manifeste également par notre tendance à nous comparer constamment aux autres. Nous observons les parcours de nos pairs, collègues ou amis, et remettons en question nos propres choix en fonction de ces comparaisons. Cette habitude nous détourne de l'écoute de notre singularité et nous maintient dans un état d'errance permanent.
La peur du jugement d'autrui renforce ce phénomène. Posez-vous cette question : avez-vous déjà renoncé à explorer une voie qui vous attirait profondément par crainte des réactions de votre entourage ? Cette anticipation du regard des autres nous maintient prisonniers de choix qui ne nous correspondent pas.
Pour transcender cette influence, il est essentiel d'identifier les voix extérieures qui ont orienté vos choix professionnels jusqu'à présent. Prenez un moment pour réfléchir aux décisions importantes de votre parcours : ont-elles été prises en fonction de vos aspirations profondes ou pour répondre à des attentes externes ? Cette prise de conscience constitue un premier pas vers la libération du conformisme social.
Une autre cause fondamentale de l'errance vocationnelle est la confusion que nous faisons entre nos aspirations personnelles, souvent éphémères, et notre véritable vocation, bien plus profonde et durable.
Nos aspirations personnelles sont généralement conscientes, facilement identifiables et souvent influencées par des facteurs externes comme les tendances du moment, nos lectures récentes ou les parcours que nous admirons. Notre société occidentale valorise grandement la poursuite de ces aspirations, nous encourageant à "réaliser nos rêves" et à "suivre nos passions".
Prenez l'exemple du phénomène des reconversions dans la pâtisserie ou l'artisanat que nous avons observé ces dernières années. Combien de personnes se sont lancées dans ces voies après avoir été inspirées par des émissions télévisées ou des succès médiatisés, sans nécessairement posséder l'excellence naturelle correspondante ? L'enthousiasme initial s'estompe souvent face à la réalité quotidienne du métier.
Notre véritable vocation est bien différente. Elle est enracinée dans notre inconscient, façonnée par nos expériences de vie les plus marquantes, particulièrement durant l'enfance. Elle correspond à cette zone de génie dans laquelle nous excellons naturellement, sans effort conscient.
La confusion survient lorsque nous prenons nos envies passagères pour des indicateurs fiables de notre vocation. Nous nous engageons alors dans des voies qui, bien qu'excitantes au premier abord, ne correspondent pas à notre nature profonde. L'enthousiasme initial s'estompe progressivement, laissant place à un sentiment de décalage qui nourrit notre errance.
Cette confusion est d'autant plus problématique que nos envies fluctuent avec le temps, tandis que notre véritable vocation, ancrée dans notre identité profonde, reste relativement stable. Nous passons ainsi d'une aspiration à une autre sans jamais nous connecter à notre excellence fondamentale.
Pour distinguer les deux, observez la durée de votre intérêt pour une activité. Vos aspirations personnelles peuvent changer rapidement, tandis que votre vocation se manifeste dans des activités qui vous ont toujours attiré et dans lesquelles vous excellez naturellement depuis l'enfance, sans même y penser.
L'absence d'une démarche d'introspection structurée constitue un facteur déterminant dans notre errance vocationnelle. Notre société valorise l'action, la performance et les résultats visibles, au détriment du temps consacré à la connaissance de soi.
Dès l'école, nous sommes évalués sur notre capacité à acquérir des connaissances extérieures, rarement sur notre aptitude à nous comprendre nous-mêmes. Cette tendance se poursuit dans notre vie professionnelle, où l'efficacité et la productivité priment sur l'alignement intérieur.
L'écrivain et philosophe Henry David Thoreau avait compris cette nécessité lorsqu'il s'est retiré dans les bois près de l'étang de Walden pendant deux ans. Cette période d'introspection profonde lui a permis de clarifier sa pensée et sa vocation, aboutissant à l'une des œuvres les plus influentes de la littérature américaine. Sans aller jusqu'à l'isolement, nous avons tous besoin d'espaces dédiés à cette exploration intérieure.
Cette carence en introspection nous conduit à prendre des décisions professionnelles basées sur des critères superficiels ou des influences externes, plutôt que sur une compréhension approfondie de notre identité. Nous nous engageons dans des voies qui semblent prometteuses vu de l'extérieur, mais qui ne résonnent pas avec notre nature profonde.
Lorsque vient le moment de questionner notre parcours professionnel, nous ne disposons pas des outils nécessaires pour mener cette exploration intérieure. Les questions existentielles fondamentales - "Qui suis-je vraiment ?" et "Quelle est ma raison d'être ?" - restent sans réponse claire, entretenant notre état d'errance.
Cette absence d'introspection structurée nous maintient dans un brouillard intérieur où les repères manquent. Nous naviguons à vue, d'une opportunité à l'autre, sans boussole interne fiable pour guider nos choix.
Pour remédier à cette situation, accordez-vous régulièrement des moments de réflexion profonde, loin des distractions quotidiennes. Tenez un journal où vous notez non seulement vos activités, mais aussi les moments où vous vous sentez particulièrement vivant et épanoui. Ces instants révèlent souvent des indices précieux sur votre vocation véritable.
Une cause souvent méconnue de l'errance vocationnelle réside dans notre tendance à dévaloriser notre excellence naturelle. Ce que nous faisons avec une facilité déconcertante, nous avons tendance à le considérer comme banal ou insignifiant.
Cette dévalorisation s'explique par un phénomène cognitif simple : ce qui nous est naturel nous semble évident et donc sans valeur particulière. Nous supposons à tort que tout le monde possède les mêmes facilités que nous dans ces domaines, alors qu'il s'agit précisément de notre zone de génie unique.
Le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, dans ses travaux sur l'état de "flow", a observé que les personnes qui excellent naturellement dans un domaine ont tendance à sous-estimer leur talent particulier. Elles attribuent leur réussite à des facteurs externes ou à la chance, plutôt qu'à leur excellence intrinsèque.
Notre système éducatif et professionnel renforce cette dévalorisation en glorifiant l'effort et la difficulté surmontée. "Ce qui est facile ne peut pas avoir de valeur", nous dit implicitement notre culture. Nous finissons par croire que notre vocation doit nécessairement se trouver dans quelque chose qui nous demande un effort considérable.
Les commentaires négatifs reçus dans l'enfance concernant nos talents naturels peuvent également contribuer à cette dévalorisation. Un parent ou un enseignant qui aurait minimisé l'importance de notre excellence naturelle au profit d'autres compétences plus valorisées socialement aura pu nous conduire à ignorer cette partie essentielle de nous-mêmes.
Cette dévalorisation nous pousse paradoxalement à investir notre énergie dans des domaines où nous sommes moins naturellement doués, délaissant notre zone d'excellence véritable. Nous errons ainsi d'un domaine à l'autre, cherchant notre place alors que la réponse réside dans ce que nous avons toujours su faire naturellement.
Pour contrer cette tendance, prenez en considération les compliments récurrents que vous recevez, particulièrement ceux qui vous surprennent. Ils révèlent souvent des talents que vous avez banalisés mais qui sont précieux aux yeux des autres. Ces indices peuvent vous guider vers votre excellence naturelle, cette zone où votre singularité s'exprime pleinement.
Face à l'errance vocationnelle, retrouver le chemin de sa véritable vocation nécessite une démarche structurée et personnalisée. Il s'agit avant tout de créer les conditions d'une exploration intérieure approfondie, loin des injonctions sociales et des idées préconçues sur ce que "devrait être" notre parcours professionnel.
Cette reconnexion passe par l'identification de vos moments de flow, ces instants où vous êtes tellement absorbé par une activité que vous en oubliez le temps qui passe. Ces moments sont de précieux indicateurs de votre zone de génie naturelle. Notez systématiquement ces expériences et cherchez les points communs entre elles, au-delà de l'activité elle-même. Souvent, ce n'est pas tant le contenu de l'action qui importe, mais la manière dont vous l'accomplissez.
Écoutez également les retours de votre entourage, particulièrement lorsqu'ils soulignent des qualités ou des talents que vous avez tendance à négliger. Notre excellence nous est si naturelle que nous avons besoin du regard extérieur pour la reconnaître pleinement. Ces retours constituent des indices précieux dans votre quête vocationnelle.
Prenez le temps d'explorer vos expériences marquantes d'enfance et d'adolescence. C'est durant cette période que s'est forgée votre excellence naturelle, en réponse aux défis et aux situations que vous avez traversés. Quelles stratégies avez-vous développées pour faire face aux difficultés ? Quelles activités vous procuraient un sentiment d'accomplissement et de joie profonde ? Ces souvenirs contiennent des clés essentielles pour comprendre votre vocation.
Un bilan de compétences peut constituer une étape importante dans cette démarche de reconnexion. Toutefois, pour être véritablement efficace, ce bilan doit aller au-delà de l'identification des compétences techniques ou transversales. Il doit permettre d'explorer en profondeur ce qui constitue votre singularité fondamentale, cette zone de génie unique qui vous distingue de tous les autres. C'est précisément ce que permet le Bilan d'Excellence, qui s'appuie sur une méthodologie innovante pour révéler votre excellence naturelle et vous aider à en faire le fondement de votre projet professionnel.
L'errance vocationnelle, loin d'être une simple indécision passagère, révèle un besoin profond de reconnexion avec notre identité fondamentale. Elle nous invite à un voyage intérieur exigeant mais profondément libérateur.
En prenant conscience des forces qui nous ont éloignés de notre vocation – conformisme social, confusion des aspirations, manque d'introspection, dévalorisation de notre excellence naturelle – nous posons les bases d'une reconquête de notre authenticité professionnelle.
Cette quête nous ramène à l'essentiel : non pas ce que nous faisons, mais comment nous le faisons. C'est dans cette signature unique, cette manière d'être et d'agir qui nous est propre, que réside le secret de notre vocation véritable.