
Comment interpréter les résultats du modèle Ennéagramme
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Qui suis-je vraiment ? Quelle est ma place dans ce monde ? Ces questions existentielles, nous nous les posons tous à un moment ou à un autre de notre vie.
Dans cette quête de sens et d'identité, nombreux sont ceux qui se tournent vers des modèles de connaissance de soi, comme l'Ennéagramme. Cet outil, qui connaît un succès croissant, propose un système de classification de la personnalité en neuf types distincts. Une étude menée par l'Institut Français de l'Ennéagramme en 2020 révèle que 62% des personnes interrogées trouvent ce modèle utile pour mieux se comprendre.
Mais qu'est-ce que l'Ennéagramme exactement ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses apports et ses limites ? C'est ce que nous allons explorer en détail dans cet article.
L'Ennéagramme est un système qui distingue neuf types de personnalité fondamentaux. Chacun de ces types est associé à des traits de caractère, des motivations et des mécanismes de pensée et d'action spécifiques. L'idée centrale est que chaque individu correspond de manière dominante à l'un de ces neuf profils-types.
Prenons un exemple concret. Imaginons deux collègues, Sophie et Paul. Sophie, de type 1, est très organisée, perfectionniste et a un sens aigu des responsabilités. Paul, lui, de type 7, est un créatif toujours plein d'idées et d'enthousiasme, mais qui a du mal à finir ce qu'il entreprend. Selon l'Ennéagramme, ces différences s'expliquent par le fait qu'ils appartiennent à des types de personnalité distincts.
Ainsi, plutôt que de cataloguer les gens de manière binaire (introverti/extraverti, intuitif/sensitif...), l'Ennéagramme propose une typologie nuancée en neuf catégories. Un individu ne se réduit pas à son type, mais celui-ci permet de mieux comprendre sa façon d'être et d'agir dans le monde.
Si l'Ennéagramme est aujourd'hui très en vogue, notamment dans les milieux du développement personnel et professionnel, ses racines exactes restent enveloppées de mystère. Certains affirment qu'il trouverait sa source dans des traditions ésotériques anciennes, d'autres l'attribuent à des travaux plus récents en psychologie.
Le terme lui-même, "Ennéagramme", viendrait du grec "ennea" (neuf) et "grammos" (figure). Il ferait référence au diagramme utilisé pour représenter les neuf types et leurs interrelations. Cette symbolique du chiffre neuf n'est pas anodine. On la retrouve dans de nombreuses traditions, des neuf muses de la mythologie grecque aux neuf sphères célestes de Dante.
Mais au-delà de cette aura de mystère, une chose est sûre : l'Ennéagramme tel qu'on le connaît aujourd'hui a été popularisé en Occident au XXe siècle, notamment par les travaux d'Oscar Ichazo et de Claudio Naranjo dans les années 1960-1970. Depuis, il n'a cessé de susciter l'intérêt, que ce soit chez les professionnels de l'accompagnement ou du grand public en quête de mieux se connaître.
Mais revenons à nos neuf types. Qu'est-ce qui les distingue fondamentalement ? Selon l'Ennéagramme, chaque type serait mû par une motivation profonde différente, qui orienterait sa façon de penser, de ressentir et d'agir.
Par exemple, le type 1, souvent appelé "le perfectionniste", serait animé par un idéal de perfection et un sens aigu du devoir. À l'inverse, le type 2, "l'altruiste", aurait pour besoin fondamental d'être aimé et apprécié. Le type 3, lui, "le battant", serait obnubilé par la réussite et la reconnaissance sociale. Et ainsi de suite, chaque type aurait sa motivation primordiale.
Connaître son type dominant permettrait donc de mieux comprendre ce qui nous "fait courir", ce qui nous pousse à agir d'une certaine manière, parfois malgré nous. C'est un peu comme si l'Ennéagramme nous révélait le moteur caché de notre personnalité, la force souterraine qui nous meut à notre insu.
Bien sûr, nous ne sommes pas réduits à cette motivation primaire. Nous sommes tous capables de nous en distancier, de faire preuve de libre arbitre. Mais la prendre en compte peut nous aider à mieux nous piloter, à aligner nos choix de vie avec ce qui compte vraiment pour nous, au plus profond.
Mais l'Ennéagramme ne se contente pas de décrire la face lumineuse de chaque type. Il en révèle aussi l'ombre, les aspects limitants et les écueils dans lesquels chacun risque de tomber.
Ainsi, la quête de perfection du type 1 peut virer à la rigidité et au jugement excessif de soi et des autres. L'altruisme du type 2 peut masquer un besoin d'être indispensable et mener à l'oubli de soi. L'ambition du type 3 peut devenir une course effrénée au succès, au détriment de son équilibre intérieur. Et ainsi de suite.
C'est là toute la finesse de l'Ennéagramme : montrer que nos plus grandes qualités peuvent devenir nos pires défauts quand elles sont poussées à l'extrême. Mais aussi, que nos faiblesses, une fois conscientisées, peuvent devenir des opportunités de croissance.
Bien utilisé, cet outil permettrait donc d'identifier à la fois ses points d'appui et ses points d'effort. De mieux se piloter en naviguant habilement entre ces polarités. En somme, de devenir la meilleure version de soi-même, en acceptant et en dépassant ses défis intérieurs.
Pour autant, aussi éclairant soit-il, l'Ennéagramme n'est pas exempt de limites. Comme tout modèle de classification, il tend à simplifier la complexité et la richesse de la psyché humaine.
Beaucoup de personnes reconnaissent se retrouver dans plusieurs types, à des degrés divers. D'autres peinent à s'identifier à un profil en particulier. Cela pose la question de la pertinence d'un système figé face au caractère mouvant et multidimensionnel de notre identité.
De plus, en nous "étiquetant", l'Ennéagramme peut créer un effet d'enfermement. Nous pouvons avoir tendance à nous conformer à la description de notre type, à nous y limiter, plutôt que d'explorer la totalité de notre être.
Enfin, focaliser sur les types de personnalité peut faire oublier ce qui nous rend fondamentalement uniques, au-delà de toute catégorie. Notre singularité irréductible, ce que les philosophes appellent le "propre de l'homme".
C'est là que des approches plus personnalisées prennent tout leur sens. Car si les modèles généraux comme l'Ennéagramme apportent un éclairage précieux, ils ne suffisent pas à épuiser le mystère de notre identité profonde.
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