D'où vient ce focus sur l'action dans la méthode MO2I ?

Sommaire

Qu'est-ce que réellement le MO2I et son approche par l'action ? L'action comme révélatrice de notre inconscient cognitif Notre mode d'action s'est façonné inconsciemment durant notre enfance L'action révèle ce que la conscience ne peut pas saisir L'action comme antidote à l'indécision et aux doutes La recherche d'identité s'accomplit dans l'action, pas dans la théorie Vers une approche de la connaissance de soi centrée sur l'action

Qu'est-ce que réellement le MO2I et son approche par l'action ?

Le terme MO2I signifie Mode Opératoire Identitaire et Itératif. Contrairement à l'idée répandue que notre identité se définit par nos pensées, nos émotions ou nos traits de caractère, cette méthode part d'un principe fondamental : c'est dans notre façon d'agir que se révèle notre véritable essence.

Imaginez un instant une pianiste virtuose comme Martha Argerich. Ce qui la définit véritablement, ce n'est ni son nom, ni sa nationalité, ni même ses pensées sur la musique, mais bien sa manière unique d'interpréter une partition. C'est dans l'action, dans le mouvement de ses doigts sur le clavier, que s'exprime toute sa singularité.

Cette approche par l'action n'est pas un hasard. Elle répond à un constat scientifique : nos actions sont gouvernées par des processus neurologiques bien plus profonds et authentiques que nos pensées conscientes, souvent influencées par des conditionnements externes.

Le MO2I explore donc votre manière naturelle et unique de :

• Collecter les informations autour de vous
• Les mémoriser d'une façon qui vous est propre
• Les analyser selon votre prisme personnel
• Créer des solutions avec votre touche singulière
• Passer à l'action d'une manière qui vous caractérise

L'action comme révélatrice de notre inconscient cognitif

Avez-vous déjà vécu ces moments où, plongé dans une activité, vous perdez la notion du temps ? Où tout semble couler de source, sans effort apparent ? Ces états de "flow", comme les nomment les psychologues, sont des fenêtres précieuses sur notre fonctionnement profond.

Notre cerveau traite en permanence une quantité phénoménale d'informations – plusieurs centaines de milliards par seconde selon les neuroscientifiques – dont l'immense majorité échappe à notre conscience. Cette intelligence inconsciente, infiniment plus vaste que notre pensée consciente, s'exprime pleinement dans nos actions spontanées.

Pour mieux comprendre ce phénomène, prenons l'exemple d'un chef cuisinier expérimenté. Lorsqu'il crée un nouveau plat, il ne suit pas méthodiquement une liste de règles culinaires. Il agit intuitivement, guidé par un savoir-faire incorporé qui dépasse largement ce qu'il pourrait verbaliser. C'est ce que le philosophe Michael Polanyi appelait la "connaissance tacite" – ce que nous savons faire sans pouvoir l'expliquer.

Cette dimension inconsciente de notre agir contient la clé de notre singularité. Elle s'est formée au fil de nos expériences, particulièrement durant les années formatrices de notre enfance et adolescence, créant en nous des chemins neuronaux uniques que la méthode MO2I cherche à révéler.

Notre mode d'action s'est façonné inconsciemment durant notre enfance

Entre 0 et 16 ans environ, notre cerveau connaît une extraordinaire plasticité. C'est durant cette période que se forment la majorité des connexions neuronales qui définiront notre mode de fonctionnement pour le reste de notre vie.

Les neurobiologistes ont démontré que c'est de 0 à 3 ans que le cerveau de l'enfant crée le plus de neurones, jusqu'à atteindre un pic à 3 ans. Ensuite, les connexions neuronales vont progressivement se spécialiser en fonction des expériences vécues, jusqu'à ne privilégier que certains chemins neuronaux spécifiques.

Ce processus ressemble à la formation d'un sentier dans une forêt. Au début, plusieurs chemins sont possibles, mais plus nous empruntons un passage particulier, plus celui-ci devient marqué et facile à suivre. Nos expériences émotionnellement intenses, qu'elles soient heureuses ou difficiles, ont tracé en nous des sentiers privilégiés – des façons spécifiques d'appréhender le monde et d'y répondre.

Prenons l'exemple d'un enfant qui, face à des situations familiales complexes, a développé une capacité extraordinaire à percevoir les émotions non-dites et à trouver des solutions créatives pour apaiser les tensions. Ces expériences ont façonné en lui un mode opératoire unique, une manière d'agir dans laquelle il excellera naturellement à l'âge adulte, peut-être dans la médiation, la négociation ou la création artistique.

Cette formation inconsciente explique pourquoi nous nous sentons parfois si naturellement à l'aise dans certaines activités, comme si nous étions "programmés" pour elles. En réalité, notre cerveau s'est spécialisé dans un mode de traitement particulier qui nous permet d'exceller dans ces domaines sans effort apparent.

L'action révèle ce que la conscience ne peut pas saisir

Pourquoi avons-nous tant de mal à identifier notre talent unique? Principalement parce qu'il nous est tellement naturel que nous le banalisons complètement. "Ce n'est rien de spécial, tout le monde peut faire ça", pensons-nous souvent à propos de nos talents innés.

Cette méconnaissance de nous-mêmes s'explique par un phénomène neurologique fascinant. Nos compétences les plus naturelles s'inscrivent dans notre mémoire procédurale – la mémoire de l'action – qui reste largement inaccessible à notre conscience. C'est la mémoire la plus durable, celle que nous n'oublions jamais, comme faire du vélo ou nager.

Prenez l'exemple de Mozart. S'il avait dû expliquer précisément comment il composait, il aurait probablement été incapable de décrire les processus mentaux exacts qui généraient sa musique. Son génie musical était ancré si profondément dans son fonctionnement neurologique qu'il dépassait sa capacité d'analyse consciente.

C'est précisément pour cette raison que l'observation de l'action est si révélatrice. Elle contourne les limitations de notre conscience et accède directement à ce qui fait notre singularité. Quand nous observons quelqu'un résoudre un problème complexe avec une facilité déconcertante, nous voyons son mode opératoire unique en action, bien plus clairement qu'il ne pourrait le décrire lui-même.

Cette réalité explique pourquoi les questionnaires d'auto-évaluation et les entretiens classiques sont souvent insuffisants pour découvrir notre véritable vocation. Ils s'adressent principalement à notre conscience, alors que notre excellence réside dans les couches plus profondes de notre être.

L'action comme antidote à l'indécision et aux doutes

La plupart des personnes en questionnement professionnel se retrouvent prisonnières de leurs pensées. "Quel métier me conviendrait ? Suis-je capable de réussir dans ce domaine ? Est-ce vraiment ma voie ?" Ces interrogations peuvent tourner en boucle pendant des mois, voire des années, sans jamais aboutir à une clarté véritable.

Cette paralysie par l'analyse est un phénomène bien documenté en psychologie. Plus nous réfléchissons sans agir, plus nous nous enfermons dans une spirale de doutes et d'hésitations qui nous éloigne paradoxalement de la réponse recherchée.

Avez-vous déjà remarqué qu'après avoir longuement hésité sur un choix, c'est souvent une action spontanée qui finit par clarifier votre décision ? Ce n'est pas un hasard. L'action stimule des parties de notre cerveau différentes de celles mobilisées par la réflexion théorique, nous donnant accès à une intelligence intuitive qui demeure invisible tant que nous restons dans le domaine de la pensée pure.

Comme l'explique le neuropsychologue Antonio Damasio, nos décisions les plus importantes sont guidées par des "marqueurs somatiques" – des sensations corporelles qui nous orientent bien avant que notre conscience rationnelle n'ait formulé une conclusion. Ces marqueurs ne s'activent pleinement que lorsque nous sommes en mouvement, dans l'action concrète.

C'est pourquoi l'observation attentive de nos moments d'action fluide et plaisante constitue un raccourci précieux vers notre vocation authentique. Elle révèle non pas ce que nous pensons devoir faire, mais ce que notre être profond est naturellement porté à accomplir.

La recherche d'identité s'accomplit dans l'action, pas dans la théorie

Notre culture occidentale a longtemps privilégié la connaissance théorique et l'introspection comme voies royales vers la connaissance de soi. "Connais-toi toi-même", nous enjoint la maxime socratique. Mais comment nous connaître véritablement ?

Cette question est particulièrement cruciale en période de reconversion professionnelle. Nombreux sont ceux qui, malgré des tests de personnalité et de longues réflexions, peinent à trouver leur direction. Cette difficulté tient à une méprise fondamentale : notre identité profonde ne se découvre pas principalement dans la pensée, mais dans l'action.

L'histoire regorge d'exemples de personnes qui ont découvert leur vocation non pas en y réfléchissant abstraitement, mais en agissant. Le célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss ne se destinait pas initialement à l'anthropologie. C'est sa première expédition au Brésil, une expérience concrète sur le terrain, qui lui a révélé sa véritable voie. Dans l'action, il a découvert une manière d'être et de percevoir le monde qui correspondait profondément à son mode opératoire naturel.

Cette vérité fondamentale explique pourquoi tant de personnes en quête de reconversion restent bloquées malgré leurs efforts : elles cherchent dans la réflexion ce qui ne peut être trouvé que dans l'action, dans l'expérience vécue.

Vers une approche de la connaissance de soi centrée sur l'action

Face aux défis de l'orientation professionnelle, les approches traditionnelles montrent souvent leurs limites. Les tests de personnalité, aussi sophistiqués soient-ils, tendent à nous enfermer dans des catégories préétablies qui ne rendent pas justice à notre singularité. Les bilans de compétences classiques, quant à eux, se concentrent généralement sur nos savoir-faire acquis sans explorer suffisamment ce qui fait notre excellence naturelle.

Pour sortir de ces impasses, il est essentiel d'adopter une démarche plus holistique, qui parte de l'observation attentive de vos moments d'excellence dans l'action. Posez-vous ces questions révélatrices :

• Dans quels moments perdez-vous la notion du temps tant vous êtes absorbé par ce que vous faites ?
• Quelles activités vous semblent si naturelles que vous êtes surpris quand les autres les trouvent difficiles ?
• Dans quelles situations résolvez-vous des problèmes avec une facilité déconcertante ?
• À quels moments vous sentez-vous pleinement vous-même, sans effort ni tension ?

Ces questions constituent un premier pas vers la découverte de votre mode opératoire unique. En prêtant attention aux moments où vous excellez naturellement, vous commencerez à discerner les contours de votre singularité professionnelle.

C'est cette approche par l'action que nous avons développée dans notre Bilan d'Excellence. Contrairement aux bilans de compétences traditionnels, il ne vous enferme dans aucune case préétablie et vous permet d'identifier cette zone de génie unique qui vous caractérise. Son objectif n'est pas seulement de vous orienter vers un métier, mais de vous révéler votre Vocation authentique – cette voie où votre singularité peut s'exprimer pleinement.